Mali : les négociations avec les rebelles achoppent sur l’autonomie du Nord
Les groupes rebelles du nord du Mali ont publié le 26 septembre un communiqué commun indiquant qu’ils supendaient toute négociation avec Bamako au sujet de la mise en oeuvre de l’accord de Ouagadougou. La pierre d’achoppement : leur revendication d’une autonomie de l’Azawad, dont les autorités maliennes ne veulent pas entendre parler.
Comme prévu, la question de l’autonomie du Nord fait obstacle au bon déroulement des négociations entre Bamako et les rebelles touaregs et arabes dont c’est la revendication prioritaire. "Suite aux multiples difficultés de mise en œuvre de l’accord de Ouagadougou causées notamment par le non-respect par la partie gouvernementale malienne de ses engagements", le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), ont "décidé de suspendre (leur) participation aux structures de mise en œuvre dudit accord", explique un communiqué commun publié jeudi 26 septembre au soir. Les trois mouvements rebelles appellent néanmoins à la tenue d’une " réunion extraordinaire (…) de toutes les parties (…) dans l’urgence".
Élément qui montre les divisions qui traversent le MNLA, le HCUA et le MAA, visiblement tiraillés entre leur base et leurs représentants à Bamako : le communiqué commun date la prise de cette décision au 18 septembre, "à l’occasion de la deuxième réunion du Comité de suivi et d’évaluation dudit accord", expliquent-ils. C’est à dire 12 jours plus tôt…
Divisions
Mais en réalité, ce jour-là, les représentants des rebelles à Bamako s’étaient engagés, dans une déclaration commune, à unir leurs efforts pour parvenir à une solution "définitive de la crise dite du nord du Mali". Une position consensuelle qui avait été fermement condamnée notamment par des fondateurs du MNLA à Kidal, comme Moussa Ag Acharatoumane, interrogé par Jeune Afrique.
Le vice-président du MNLA Mahamadou Djeri Maïga, avait aussi affirmé que son mouvement "ne négocierait rien (d’autre) que l’autonomie de l’Azawad", "ou il n’y (aurait) pas de négociations avec les autorités maliennes". Et dans le même temps, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) assurait qu’il ne "(négocierait) jamais l’intégrité territoriale du Mali ainsi que l’unité nationale".
Autant dire que les négociations formelles de paix qui doivent s’ouvrir, selon l’accord de Ouagadougou, au plus tard 60 jours après la formation du gouvernement, c’est-à-dire avant le 7 novembre, partent sous de mauvaises auspices.
(Avec AFP)
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