Kofi Annan : un retrait de la CPI serait une « honte » pour les pays africains

Le Ghanéen, ancien secrétaire général des Nations unies, a estimé lundi que ce serait « une marque de honte » pour l’Afrique si ses dirigeants votaient un retrait de leurs pays de la Cour pénale internationale (CPI) lors du prochain sommet de l’UA, prévu en fin de semaine à Addis-Abeba. 

L’ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, le 7 octobre 2013 en Afrique du Sud. © AFP

L’ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, le 7 octobre 2013 en Afrique du Sud. © AFP

Publié le 8 octobre 2013 Lecture : 2 minutes.

La perspective d’un retrait des pays africains de la Cour pénale internationale (CPI), qui pourrait être décidée lors d’un sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement membres de l’Union africaine (UA), vendredi et samedi prochains, à Addis-Abeba, suscite de nombreuses réactions. Présent au Cap, lundi 8 octobre, pour le 82e anniversaire de l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, l’ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan s’est à son tour exprimé sur ce sujet explosif.

"Quelques dirigeants résistent (à la CPI) et la combattent, a-t-il déclaré, mettant en garde contre l’éventualité d’un tel vote. S’ils combattent la CPI, s’ils votent contre la CPI, ce sera une marque de honte pour chacun d’entre eux et pour leurs pays".

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L’ancien secrétaire général de l’ONU a rejeté les accusations de certains dirigeants africains selon lesquelles la CPI, qui siège à La Haye, est de parti pris et se focalise sur l’Afrique. "Je voudrais souligner que ce sont la culture de l’impunité et les individus qui sont jugés par la CPI, pas l’Afrique", a-t-il enchainé.

La CPI est de plus en plus contestée par l’Union africaine (UA). Certains de ses 54 pays membres l’accusent de ne s’en prendre qu’à des dirigeants africains. "Je sais que ce n’est pas le cas", a lancé Kofi Annan, qui s’est dit "inquiet" de ces attaques.

Taylor, Ruto, et Kenyatta

Les accusations de l’UA surviennent après diverses procédures lancées contre des dirigeants ou anciens dirigeants africains. En septembre, l’ex-président libérien Charles Taylor a été condamné à 50 ans de prison pour crimes contre l’humanité. Au même moment, et  pour les mêmes motifs, le procès du vice-président kényan William Ruto était en cours, tandis que celui du président kényan Uhuru Kenyatta, toujours pour crimes contre l’humanité, est programmé pour le mois de novembre.

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Quatre des dossiers africains jugés par la CPI ont été ouverts à la demande de responsables du continent, alors que deux autres, sur le Darfour et la Libye, ont été ouverts par le Conseil de sécurité des Nations unies, a souligné Kofi Annan.

Durant son discours, l’ancien secrétaire général de l’ONU a également prévenu que "des défis sérieux demeurent et de nouvelles menaces émergent". "Aussi réels et excitants que soient les progrès, nous ne pouvons nous permettre de devenir suffisants. Après tout, l’Afrique a déjà connu des aubes trompeuses dans le passé", a-t-il rappelé. "La croissance impressionnante n’a pas éradiqué l’extrême pauvreté, en particulier dans les zones rurales (…) ni les énormes inégalités qui existent sur ce continent". "En dépit de l’extraordinaire richesse en ressources naturelles de l’Afrique, la mauvaise gouvernance et le manque de transparence ont trop souvent mené à la corruption, à l’exploitation et aux ravages environnementaux", a-t-il déploré.

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(Avec AFP)

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