Joutes verbales algéro-marocaines sur le Sahara occidental
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a dénoncé mardi des propos « absolument inadmissibles et irresponsables » émanant du Maroc à l’encontre de l’Algérie. À la suite d’un appel d’Abdelaziz Bouteflika au respect des droits de l’homme au Sahara occidental, l’agence officielle marocaine MAP et le parti de l’Istiqlal, ex-membre du gouvernement marocain, avaient frontalement critiqué Alger.
Mis à jour le 04/11.
Ramtane Lamamra n’a pas mis longtemps à prendre la température du dossier sahraoui, au coeur de la brouille algéro-marocaine depuis des dizaines d’années. Le ministre algérien des Affaires étrangères, nommé lors du remaniement de septembre, a dénoncé, mardi 29 octobre à Alger, des propos "absolument inadmissibles et irresponsables" émanant du Maroc à la suite d’un appel du président Bouteflika au respect des droits de l’homme au Sahara Occidental.
Dans un discours lu en son nom lundi par le ministre algérien de la Justice, Tayeb Louh, le président Abdelaziz Bouteflika avait jugé "plus que jamais d’actualité" la mise en place d’un mécanisme international de surveillance des droits de l’homme dans l’ex-colonie espagnole.
L’agence officielle marocaine MAP avait alors accusé Alger, qui soutient les indépendantistes sahraouis, de chercher à "servir ses desseins hégémoniques dans la région" et de "brouiller les cartes" pour "détourner l’attention des graves violations de ces droits qui se produisent quotidiennement sur (son) territoire". Auparavant, le parti Istiqlal, ex-membre du gouvernement marocain, avait demandé samedi aux autorités "de récupérer les territoires du sud-est que l’Algérie (avait) pris de force et qui comprennent notamment Tindouf", en référence à une région située en Algérie.
Appel à la retenue
Mardi, Ramtane Lamamra a appelé les "frères marocains à la retenue" et insisté : "Cet incident ainsi que les déclarations faites par un chef de parti politique marocain ouvertement et outrancièrement expansionnistes, sont absolument inadmissibles et irresponsables". La déclaration d’Abdelaziz Bouteflika constituait seulement "un rappel de la position bien connue de l’Algérie", a souligné le ministre algérien lors d’une conférence de presse.
Le Maroc, qui a réinvesti le Sahara Occidental en 1975, propose une large autonomie de ce vaste territoire sous sa souveraineté. Mais les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger, réclament un référendum d’autodétermination.
Cette tension verbale algéro-marocaine intervient alors que l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies au Sahara, Christopher Ross, vient d’achever une mission dans la région, en prévision de nouvelles consultations du Conseil de sécurité, mercredi, sur cette question.
(Avec AFP)
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