Des milliers d’immigrés éthiopiens fuient l’Arabie saoudite

Des milliers d’Éthiopiens continuaient mardi à se rendre aux autorités saoudiennes. Ce mouvement de reddition a été provoqué par la mort de trois de leurs compatriotes dans la nuit de samedi à dimanche, lors de violences ayant émaillé une vaste campagne policière contre les immigrés illégaux.

Des immigrés emportent leurs affaires, le 12 novembre 2013 à Riyad. © AFP

Des immigrés emportent leurs affaires, le 12 novembre 2013 à Riyad. © AFP

Publié le 12 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Des milliers d’Africains, en majorité Éthiopiens, continuaient mardi 12 novembre à se rendre aux autorités d’Arabie saoudite, à la suite de violences mortelles survenues le week-end dernier en marge d’une vaste campagne policière contre les immigrés clandestins. Abandonnant le quartier de Manfouha, où se concentre l’immigration clandestine dans le sud de Riyad, la capitale saoudienne, des milliers de personnes attendaient leur tour pour être conduits en bus vers un centre de déportation.

"J’ai été obligé de vendre à bas prix une partie de mes meubles, et dans la précipitation, d’en abandonner d’autres", a confié avec désespoir un Éthiopien assis à même le sol parmi une foule d’hommes, de femmes et d’enfants. Un de ses compatriotes a lui assuré avoir des papiers en règle. "Certains parmi nous ont un titre de séjour légal, mais nos ‘parrains’ ont encaissé l’argent et se sont éclipsés", a-t-il dit, témoignant de la situation de plusieurs expatriés qui devaient changer de garant pour pouvoir être en conformité avec la loi.

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Quelque 4 millions d’immigrés illégaux ont légalisé leur situation en trouvant des employeurs à même de devenir leur parrain, une procédure nécessaire pour vivre dans de nombreuses monarchies du Golfe. Ce système de parrainage, ou kafala en arabe, lie le titre de séjour des travailleurs étrangers aux employeurs parrains, dont l’accord écrit est nécessaire pour permettre à ces travailleurs de changer d’employeur ou de quitter le pays.

Violences mortelles

Mardi, des bus se relayaient à longueur de journée pour transporter ces immigrés vers des centres, près de la capitale, où les autorités se préparent à les déporter. Ces derniers jours, ces centres ont accueilli quelque 17 000 d’entre eux. Au total, la police a interpellé quelque 33 000 immigrés illégaux dans les différentes régions du royaume en une semaine.

La reddition des immigrés s’est accentuée à la suite d’émeutes dans la nuit de samedi à dimanche à Manfouha où, selon la police, deux personnes ont été tuées, dont un Saoudien. Le gouvernement éthiopien a lui fait état de la mort de trois de ses ressortissants dans des affrontements avec les policiers. "Le fait de tuer des civils innocents est injustifiable", a dénoncé le ministère éthiopien des Affaires étrangères.

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9 millions d’immigrés

L’Éthiopie avait annoncé début novembre qu’elle allait rapatrier ses citoyens vivant illégalement en Arabie Saoudite. De nombreux Éthiopiens émigrent chaque année vers le Moyen-Orient – notamment dans les monarchies du Golfe – à la recherche d’emplois, le plus souvent de domestiques.

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Les autorités saoudiennes ont commencé à expulser massivement des clandestins après l’expiration, le 4 novembre, d’un délai de sept mois qui leur a été donné pour qu’ils régularisent leur situation ou quittent le riche royaume pétrolier. Plus de 900 000 étrangers en situation irrégulière ont déjà quitté le royaume depuis le début 2013. Les autorités estiment que cette politique devrait permettre de réduire le nombre d’immigrés, estimé à 9 millions sur quelque 27 millions d’habitants, pour favoriser l’emploi des Saoudiens.

(Avec AFP)

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