Nelson Mandela, premier président noir d’Afrique du Sud, est décédé à Johannesburg

Nelson Mandela s’est éteint à son domicile de Johannesburg, a annoncé jeudi soir le président sud-africain Jacob Zuma en direct à la télévision publique. Atteint d’une infection pulmonaire, le premier président noir d’Afrique du Sud luttait contre la maladie depuis des mois et avait effectué plusieurs séjours à l’hôpital, plongeant régulièrement ses compatriotes dans l’angoisse. « Madiba » avait 95 ans.

Nelson Mandela, figure de la libération d’un peuple et d’un continent. © Reuters

Nelson Mandela, figure de la libération d’un peuple et d’un continent. © Reuters

Publié le 6 décembre 2013 Lecture : 3 minutes.

C’est une bataille qu’il ne pouvait remporter. Après plusieurs années de lutte contre la maladie, Nelson Mandela est décédé à son domicile de Johannesburg, a annoncé, jeudi 5 décembre dans la soirée, le président sud-africain Jacob Zuma en direct à la télévision publique. Le premier président noir d’Afrique du Sud a succombé après avoir été atteint d’une infection pulmonaire chronique pour laquelle il avait été hospitalisé à plusieurs reprises ces derniers mois.

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Nelson Mandela, Prix Nobel de la paix 1993

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En mars-avril derniers, l’ex-président sud-africain avait déjà été hospitalisé pendant neuf jours avant d’être autorisé à regagner son domicile de Johannesbourg, où il devait continuer de recevoir des soins à domicile, comme après sa précédente hospitalisation, en décembre 2012. Ses médecins avaient alors considéré que le héros de la lutte contre l’apartheid pouvait quitter leur établissement « en raison d’une amélioration constante et graduelle de son état général ». Ce qui n’a pas été le cas cette fois-ci.

Retrouver tous les articles de notre dossier spécial sur la vie de Nelson Mandela :

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De nombreuses alertes

Usé par ses années de prison, Nelson Mandela avait eu de nombreuses alertes de santé par le passé. En 1988, alors prisonnier, il avait ainsi été admis durant six semaines à l’hôpital de Stellenbosch, près du Cap, en raison d’une forte toux, qui s’avérera être une tuberculose. En 2001 encore, onze ans après sa libération, c’est pour un cancer de la prostate que Madiba était cette fois traité par radiothérapie, avant de déclarer, l’année suivante, qu’il était définitivement guéri.

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Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres.

Nelson Mandela

La santé de Nelson Mandela était surtout devenue un sujet de préoccupation national à partir de décembre 2012, alors que, retiré depuis quelques mois dans son village natal de Qunu, il était ramené en avion à Pretoria et passait 18 jours à l’hôpital. Bien qu’autorisé à regagner son domicile de Johannesburg, ses visiteurs le décrivaient alors comme un vieil homme en bonne santé, mais avec certaines absences. « Malheureusement, il oublie parfois que l’un ou l’autre sont décédés, ou son visage exprime l’incompréhension quand on lui dit que Walter Sisulu [l’une des figures de la lutte contre l’apartheid, disparu en 2003, NDLR] ou d’autres ne sont plus de ce monde », avait ainsi confié son ami l’avocat George Bizos à l’agence d’information radio Eyewitness News le 11 mars.


Nelson Mandela : retour sur la vie d’un géant… par Jeuneafriquetv

Père de la nation

Nelson Mandela, n’était plus apparu en public depuis 2010, et s’était complétement retiré de la vie politique depuis des années. Il restait cependant l’idole de tout un peuple. Emprisonné pour ses actions dans la lutte contre le régime de l’apartheid en 1963, il avait passé 27 ans derrière les barreaux, devenant le symbole de l’oppression d’un peuple, tandis que le monde entier manifestait pour sa libération.


Nelson Mandela, le 20 avril 1961, demande la tenue d’une conférence nationale des Blancs, Noirs, Indiens et Métis d’Afrique du Sud.

© ArchivesJA

Surtout, avant même d’être libéré, en 1990, il avait surpris par ses efforts pour comprendre ses adversaires, dont il avait appris la langue, l’afrikaans, et la poésie, afin de leur pardonner, puis de négocier avec eux l’élaboration d’un système postapartheid. Il avait ainsi réussi à éviter une explosion de violence raciale lors de la transition entre le régime ségrégationniste et la démocratie, en 1994.

Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé.

Nelson Mandela

Prix Nobel de la paix en 1993, partagé avec le dernier président de l’apartheid, Frederik De Klerk, Mandela restera comme le premier chef d’État noir d’Afrique du Sud et comme le père de ce qu’il appela la nation arc-en-ciel. Si, comme le dit un proverbe de son ethnie xhosa, « on n’existe que par les autres », alors Nelson Mandela était, depuis bien longtemps, et bien avant de perdre la vie, immortel.

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Par Mathieu Olivier

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