Une vingtaine de villageois massacrés dans l’est de la RDC

Au moins 21 personnes, dont des enfants en bas âge, ont été tuées dans une attaque dans l’est de la RDC. Les assaillants, qui pourraient être les rebelles ougandais de l’ADF-Nalu, ont été extrêmement brutaux. Parmi les corps retrouvés, certains étaient mutilés.

Des villageoises dans l’est de la RDC, en octobre 2012. © AFP

Des villageoises dans l’est de la RDC, en octobre 2012. © AFP

Publié le 17 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Selon un communiqué publié lundi 16 décembre au soir par la Monusco, la mission de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC), une attaque d’une "extrême brutalité" a été menée les 13 et 14 décembre dans deux villages de l’est du pays, dans le territoire de Béni, au Nord-Kivu.

"Au moins 21 corps" ont été découverts dans les villages de Musuku et Mwenda, indique la Monusco dans ce texte. "Les victimes, dont des femmes et des enfants – le plus jeune serait âgé de quelques mois seulement – auraient été tués avec une extrême brutalité, pour la plupart à l’arme blanche, les 13 et 14 décembre", poursuit le texte. "Trois filles mineures auraient été violées par les assaillants avant d’être décapitées. Le corps mutilé et démembré d’un enfant aurait aussi été retrouvé sur un arbre, dans le village de Musuku", est-il également précisé.

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L’ombre de l’ADF-Nalu

La Monusco ne cite pas les auteurs présumés de l’attaque. De son côté, la Société civile du Nord-Kivu estime dans un communiqué que "le carnage (a été) perpétré par les rebelles ougandais de l’ADF-Nalu", les Forces alliées démocratiques-Armée nationale pour la libération de l’Ouganda.

La Société civile (association, ONG, syndicats, etc) appelle l’armée congolaise et la Monusco "à engager des opérations de traque contre les (…) ADF-NALU en vue de libérer la zone" de ces rebelles régulièrement accusés d’exactions (meurtres, enlèvements, pillages) provoquant d’importants déplacements de population.

La Monusco, qui a demandé l’ouverture d’une enquête "dans les plus brefs délais", a indiqué qu’elle avait renforcé ses patrouilles dans le secteur et qu’elle "utilisera tous les moyens nécessaires pour assurer la protection des populations". Le chef de la Monusco, Martin Kobler, cité dans le communiqué de la Mission, a exprimé son "profond dégoût". "Ces atrocités ne resteront pas impunies, les auteurs ne connaitront pas de répit tant qu’ils n’auront pas répondu de leurs actes devant la justice", a-t-il assuré.

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Une rébellion islamiste

La rébellion de l’ADF-Nalu sévit dans la partie nord de la province du Nord-Kivu, frontalière de l’Ouganda, entre le lac Albert et le lac Édouard. Elle est née au milieu des années 1990 de la fusion de deux groupes armés opposés au président ougandais Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986. La composante Nalu a depuis lors disparu mais le mouvement conserve son appellation d’origine.

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Aujourd’hui uniquement composée d’islamistes, les forces de l’ADF-Nalu sont dirigées depuis 2007 par Jamil Mukulu, un chrétien converti à l’islam. Les États-Unis les ont placées sur leur liste d’organisations terroristes dès 2001 et Jamil Mukulu est visé par des sanctions de l’ONU depuis 2011, et de l’Union européenne depuis 2012. En juillet, dans la région de Kamango, une ville située à 80 km de la ville de Béni, dans la province du Nord-Kivu, des combats avaient opposé ces rebelles ougandais à l’armée congolaise. Des dizaines de milliers de personnes s’étaient alors réfugiées en Ouganda et plusieurs bâtiments publics avaient été pillés.

(Avec AFP)

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