Mali : la majeure partie des militaires français de Kidal se retirent
Les militaires français ont débuté ce week-end un repli quasi-total de la ville de Kidal, à l’extrême nord du Mali. Le contingent de l’opération Serval sur place doit passer cette semaine de près de 250 hommes à environ 70.
Ce n’est pas un retrait total mais presque. Les militaires français de l’opération Serval ont commencé, le week-end dernier, à se retirer de Kidal, bastion de la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), à l’extrême-nord du Mali.
D’ici la fin de la semaine, le contingent français sur place devrait passer de près de 250 hommes à environ 70. Arrivée en renfort fin octobre du Tchad, pour renforcer la sécurité lors des élections législatives maliennes, la compagnie d’infanterie Épervier – plus de 150 militaires – va regagner sa base habituelle à N’Djamena. Ne resteront à Kidal que deux détachements d’appui, soit environ 70 personnes, chargés d’épauler les Forces armées maliennes (Fama) et les Casques bleus de la Minusma.
>> Lire aussi Kidal, ville (presque) ouverte
Côté malien comme français, on insiste sur le fait que ce retrait était "prévu". "Nous avons toujours dit que le dispositif avait été temporairement renforcé à Kidal en vue des législatives, note une source diplomatique à Paris. Les élections étant terminées et s’étant bien passé, l’heure est désormais au retour à la normale". Plus largement, selon une source élyséenne, l’objectif est désormais de ramener le nombre de soldats français présents au Mali à un millier d’ici le mois de février 2014.
Montée en puissance de l’armée malienne
La réduction de la présence française à Kidal, qui avait atteint les 350 soldats début novembre après l’assassinat des deux journalistes de Radio France Internationale (RFI), s’effectue en parallèle à une montée en puissance de l’armée malienne et de la Minusma. D’environ 600 au mois d’octobre, leurs effectifs cumulés s’élèvent aujourd’hui à plus de 1 200 hommes. "Nos forces sont mobiles et se déploient en fonction des besoins, indique le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l’État-major des armées françaises. Mais surtout, nous ne sommes plus dans du ‘Serval-centré’ comme auparavant : le gouvernement malien déploie progressivement ses moyens, appuyé par la Minusma."
Reste la question du MNLA, loin d’être réglée à Kidal. Les accrochages entre militants de la rébellion touarègue et soldats maliens restent fréquents, comme à la fin du mois de novembre, lors d’une fusillade mortelle sur l’aérodrome de la ville. Le départ des forces françaises, accusées par de nombreux Maliens d’être trop tendres avec les rebelles touaregs, soulève de nouvelles incertitudes. À Bamako, les responsables maliens se veulent pourtant rassurants. "Ce repli français n’aura pas d’incidence sur nos rapports avec le MNLA, souffle une source proche du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Le processus de normalisation est enclenché et devra aboutir. Le gouvernorat a été réinstallé, l’ORTM rétabli : les choses vont dans le bon sens, petit à petit."
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Benjamin Roger
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