Burkina : plusieurs cadres historiques du CDP démissionnent en signe de défiance envers Compaoré

Dans une lettre ouverte au secrétaire exécutif du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, au pouvoir), datée du 4 janvier, plusieurs cadres historiques du parti du président Blaise Compaoré ont annoncé leur démission. Suivis par de nombreux militants, ils pourraient prochainement créer un nouveau parti d’opposition.

La démission des cadres historiques du CDP est un « coup de tonnerre » au sein du parti de Compaoré. © AFP

La démission des cadres historiques du CDP est un « coup de tonnerre » au sein du parti de Compaoré. © AFP

Publié le 6 janvier 2014 Lecture : 1 minute.

Même si les rumeurs de dissensions au sein du CDP couraient depuis plusieurs semaines, nul ne s’attendait à une telle hécatombe. Ce sont, en effet, plusieurs cadres historiques du parti de Blaise Compaoré qui, dans une lettre ouverte datée du 4 janvier, ont annoncé leur démission. Parmi eux, on retrouve l’ancien président du parti et de l’Assemblée nationale, également ex-Premier ministre (de 1994 à 1996), Roch Marc Christian Kaboré, mais aussi l’ancien maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, ainsi que l’ex vice-président du CDP et ancien ministre et conseiller spécial du président, Salif Diallo.

La liste des démissionnaires qui circule sur les sites d’information burkinabè comprend aussi des dizaines d’autres militants (dont des membres du bureau politique national ainsi que du secrétariat exécutif du parti) et promet de s’allonger dans les jours à venir. Selon lefaso.net, des députés seraient même prêts à libérer leurs sièges à l’Assemblée nationale pour rejoindre les dissidents au sein d’un nouveau parti d’opposition

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"La démocratie a disparu du parti"

Particulièrement véhémente, la lettre ouverte adressée au secrétaire exécutif du CDP dénonce, entre autres, les "violations répétées des textes fondamentaux" ainsi que "les méthodes de gestion fondées sur l’exclusion, la délation, les intrigues, l’hypocrisie et la coterie". Les démissionnaires accusent le parti du président sortant d’avoir fait "disparaître" la démocratie de son fonctionnement, et mettent l’accent sur les tentatives du pouvoir "d’imposer" la mise en place d’un Sénat afin de pouvoir réviser l’article 37 de la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels consécutifs et interdit actuellement à Blaise Compaoré de se représenter en 2015.

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