Opérations de l’ONU : pourquoi les Casques bleus francophones sont-ils si peu nombreux ?

Moins d’un cinquième des Casques bleus parlent le français, alors que plus de la moitié d’entre-eux évoluent dans des pays francophones. Pour changer cette situation, l’Organisation internationale de la francophonie a lancé, mardi, son Réseau d’expertise et de formation francophone pour les opérations de paix (Reffop).

Des Casques bleus de la Monusco, en 2012. © AFP

Des Casques bleus de la Monusco, en 2012. © AFP

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Publié le 15 janvier 2014 Lecture : 2 minutes.

Pour qu’une opération de maintien de la paix soit efficace, mieux vaut que les soldats et la population parlent la même langue. Et pourtant, c’est trop rarement le cas dans les pays francophones.

Sur les 16 opérations de l’ONU en cours dans le monde, 8 le sont dans des pays membres (ou observateurs) de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), représentant plus de la moitié des effectifs (53%).

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L’Afrique francophone concentre de surcroit quelques-unes des opérations les plus importantes en terme d’effectifs, comme la Monusco, en RDC (22 500 hommes), l’Onuci, en Côte d’Ivoire (10 000 hommes) ou encore la Minusma, au Mali (6000 hommes).

Seuls 15% des Casques bleus parlaient le français.

Et pourtant, seuls 15% des Casques bleus parlaient le français, selon un décompte effectué à la mi-2012. Seuls deux nations francophones font partie du top 10 des pays contributeurs de troupe : le Rwanda (deux Soudans) et le Sénégal (Soudan, Mali, Côte d’Ivoire, RDC).

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Pour changer la donne, l’OIF a lancé, mardi 14 janvier, après deux ans de travail, un Réseau d’expertise et de formation francophone pour les opérations de paix (Reffop) qui a notamment pour but de faciliter la formation des militaires francophones engagés dans des opérations de maintien de paix, de faciliter l’apprentissage du français pour les non-francophones ou encore d’aider les candidats francophones à des postes à l’ONU.

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Cette initiative ne changera pas tout. Si les francophones rechignent à mettre leurs troupes au service de l’ONU, c’est aussi à cause de raisons profondes comme leurs impératifs de sécurité intérieure et la faiblesse de leurs ressources, relève un document du Reffop.

Mais l’action de l’OIF a été saluée par le Français Hervé Ladsous, le chef du département de l’ONU  des opérations de maintien de la paix, qui avait fait le déplacement à Paris pour le lancement. Celui-ci a d’ailleurs assuré qu’il fallait "songer à réduire, progressivement, l’opération de l’ONU en Côte d’Ivoire".

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En 2013, la présence francophone dans les opérations de l’ONU a déjà progressé avec la création de la Minusma au Mali (dont les troupes sont à 85% francophones). Une tendance qui pourrait se confirmer si la Mission africaine en Centrafrique (Misca), essentiellement composée de troupes d’Afrique centrale, passait à son tour sous pavillon onusien. Possibilité qu’Hervé Ladous n’a pas écartée.

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Pierre Boisselet

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