Mali : IBK devrait rencontrer Bouteflika à Alger ce week-end

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta se rend samedi à Alger pour une visite de « quelques jours ». Un déplacement à forte valeur symbolique, à l’heure ou les autorités algériennes tentent de se replacer dans le règlement de la crise malienne.

Le président malien IBK est attendu samedi 18 janvier à Alger. © AFP

Le président malien IBK est attendu samedi 18 janvier à Alger. © AFP

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Publié le 17 janvier 2014 Lecture : 2 minutes.

Après s’être rendu en Mauritanie le week-end dernier, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) poursuit sa tournée diplomatique de ce début d’année 2014 en allant, à partir du samedi 18 janvier, dans un autre pays phare de la région : l’Algérie.

Cette visite devrait être relativement courte, IBK étant attendu dimanche soir à Bamako, où il recevra le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. D’après une source diplomatique, "plusieurs membres importants" du gouvernement malien seront du voyage, tels Zahabi Ould Sidi Mohamed, ministre des Affaires étrangères. Selon ce dernier, IBK doit notamment rencontrer son "ainé et frère" Abdelaziz Bouteflika, qu’il tient à "personnellement saluer". Le chef de l’État algérien, qui vient de passer cinq jours à Paris pour effectuer une série de tests médicaux, est de retour à Alger depuis jeudi. "Plus largement, ce déplacement sera très utile, en particulier pour aborder un certain nombre de sujets communs entre nos deux pays, tels que la sécurisation et la stabilisation de la zone saharo-sahélienne", souligne Zahabi Ould Sidi Mohamed.

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Retour de l’Algérie sur la scène malienne

Outre ces enjeux essentiels de coopération sécuritaire, il sera également question du règlement de la crise au Nord-Mali. Depuis le début du mois de janvier, les autorités algériennes tentent en effet de jouer les médiateurs entre Bamako et les différents groupes rebelles du Nord – Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), Haut conseil de l’Unité de l’Azawad (HCUA) et Mouvement arabe de l’Azawad (MAA). D’après un haut responsable touareg, IBK aurait directement sollicité un rôle plus important d’Alger au sein de la médiation lors de la visite du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à Bamako, fin octobre 2013.

Comme le souligne un diplomate occidental à Bamako, "la visite d’IBK s’est montée assez rapidement", une fois que ce principe d’une médiation algérienne était relancé. Signe de ce retour de l’Algérie sur le devant de la scène, Bert Koenders, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Mali, mais aussi Michel Reveyrand de Menthon, représentant spécial de l’Union européenne (UE) au Sahel, se sont rendus dans la capitale algérienne ces derniers jours. Tous deux ont fait des appels du pied à leurs hôtes pour qu’ils s’investissent davantage sur le dossier du Nord-Mali. Quant à Cheick Oumar Diarrah, ministre malien de la Réconciliation nationale, il était présent dans la capitale algérienne dès vendredi, avant l’arrivée du président IBK.

Une médiation algérienne pour le moment sans succès

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Pour sa médiation, le gouvernement algérien a intensifié ses contacts avec les groupes rebelles du Nord-Mali ces dernières semaines. Début janvier, une délégation du MNLA a été invitée à Alger et a accepté le principe d’une rencontre avec les autres groupes rebelles du Nord-Mali – HCUA et MAA – en vue d’une reprise des discussions avec le gouvernement malien. La réunion, organisée hier (jeudi), a pourtant tourné court. Alors que la direction du MAA n’a pas reconnu la légitimité de sa délégation, le MNLA et le HCUA ont considéré que les Algériens devaient d’abord se joindre à la médiation internationale en place pour participer aux négociations.

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Benjamin Roger

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