Centrafrique : les nombreux défis de Catherine Samba-Panza
La nouvelle présidente de la transition centrafricaine, Catherine Samba-Panza, préte serment jeudi avant d’annoncer le choix de son Premier ministre. Mardi, elle a déclaré que son premier défi serait de s’attaquer au fléau des groupes armés.
Mis à jour à 16h15
S’attaquer au fléau des groupes armés qui pullulent en Centrafrique : voici le premier défi de la nouvelle présidente de la transition, Catherine Samba-Panza. "Nous avons des milliers de jeunes qui ont des armes, qui sont soit anti-balaka soit dans la Séléka. Si on lâche ces jeunes dans la rue, on n’aura pas résolu le problème", a-t-elle souligné mardi 21 janvier devant la presse à Bangui, rapporte l’AFP.
"Il faut qu’on voie avec le gouvernement qui sera mis en place (…) quelles opportunités offrir à ces jeunes-là", a promis la nouvelle présidente, "parce que c’est par dépit souvent, dans l’extrême pauvreté et sans avenir, que ces jeunes se lancent dans des actions de violence".
"Il faut les écouter, connaître leurs attentes, analyser si c’est réaliste ou pas. Ce qui est faisable sera faisable, ce qui ne sera pas faisable, je le leur expliquerai", a-t-elle promis.
La tâche ne sera cependant pas aisée. Si les incidents sont moins nombreux depuis quelques jours, la tension reste palpable. Dans la nuit de mardi à mercredi, un accrochage entre soldats de la force Sangaris et éléments de l’ex-Séléka a eu lieu au PK 12 (point kilométrique 12) dans le nord de Bangui.
Mardi matin, des affrontements entre civils et ex-Séléka ont eu lieu au camp Kasaï (centre de Bangui). Des scènes de pillages ont enfin été signalées dans des quartiers musulmans de la capitale, notamment au PK13. Dans les deux cas, les soldats français accompagnés d’éléments rwandais de la force africaine (Misca) ont dû intervenir.
>> À lire aussi : 5 choses à savoir sur Catherine Samba Panza, la nouvelle présidente de transition
Le nouvelle présidente est également confrontée au vide des caisses de l’État. "Je n’ai pas d’argent dans les caisses pour le moment et c’est une préoccupation pour moi (…) Sans paiement de salaires, les fonctionnaires n’auront pas la possibilité de reprendre le travail" et remettre en marche une administration totalement paralysée, a-t-elle insisté en soulignant une nouvelle fois l’urgence à agir.
Lundi, les pays donateurs se sont engagés à débloquer 496 millions de dollars (365 millions d’euros) en 2014 pour aider la Centrafrique. Cette somme va "couvrir 90% des besoins humanitaires pour 2014" et "100% du plan d’urgence des trois premiers mois", selon le ministre français au Développement, Pascal Canfin.
Catherine Samba-Panza prêtera serment jeudi après-midi en présence du chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. Elle devrait ensuite annoncer le nom de son Premier ministre. Mercredi, trois personnalités revenaient avec insistance. André Nzapayeke, actuel vice-président de la BDEAC (Banque de développement des états d’Afrique centrale) ; André Mboli Goumba, ministre d’État en charge de l’Équipement et des travaux publics du président déchu Michel Djotodia ; et Karim Meckouassa, ministre des Affaires étrangères puis de la Communication de François Bozizé.
Les négociations pour la formation du gouvernement se poursuivent également. Catherine Samba-Panza, qui veut une équipe réduite (18 ministres), doit composer et tenter de satisfaire les différents acteurs politico-militaires du pays (ex-Séléka, anti-balaka, opposition politique, fidèles de Bozizé).
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Par Vincent Duhem
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