Roch Marc Christian Kaboré à la tête d’un nouveau parti d’opposition
Le Mouvement du peuple pour le progrès a vu le jour samedi au Burkina. Présidé par Roch Marc Christian Kaboré, il rassemble, entre autres, les démissionnaires du CDP au pouvoir.
(Mis à jour le 27 janvier à 09h43)
C’était l’un des événements les plus attendus de la semaine à Ouagadougou. La création du nouveau parti des trois "éléphants" démissionnaires du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) – Salif Diallo, Roch Marc Christian Kaboré et Simon Compaoré – a été officialisée le 25 janvier au cours d’une assemblée générale constitutive.
À l’issue de celle-ci, les responsables du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) ont donné rendez-vous aux Ouagalais à la Maison du peuple où, en présence de membres de l’opposition, ainsi que de plusieurs délégations de chefs coutumiers, ils ont communiqué les grandes lignes de leur projet politique qualifié de social-démocrate. Leur devise : "Démocratie, égalité, progrès".
Dans une Maison du peuple comble, la foule a accueilli Roch Marc Christian Kaboré aux cris de "Président, Président !". L’ancien Premier ministre prend en effet la tête de ce nouveau parti qui veut "offrir un nouveau contrat politique et de nouvelles perspectives au peuple burkinabè". Doté d’un bureau exécutif composé de 17 membres (tous démissionnaires du CDP),le MPP est, selon son président, "un mouvement de rupture".
Contre la "patrimonialisation" du pouvoir
Dans son discours, Roch Marc Christian Kaboré a accusé l’élite burkinabè de n’avoir pas su construire un projet de société. Dénonçant tour à tour corruption, opportunisme et mal gouvernance, le président du MPP a tenu à mettre en garde ses anciens camarades du CDP contre la "patrimonialisation" du pouvoir. Il a conclu en appelant "tous les patriotes, les démocrates et les progressistes" à se rassembler pour "élaborer un projet alternatif commun". Le programme détaillé du MPP sera dévoilé au cours d’un congrès constitutif qui se tiendra dans les prochains jours.
>> Lire aussi : Le CDP contre-attaque en appellant à un Front républicain
Roch Marc Christian Kaboré a débuté sa carrière politique en 1989 en tant que ministre des Transports et des Communications. Il a poursuivi son ascension en devenant Premier ministre de 1994 à 1996 puis président de l’Assemblée nationale en 2002. Il a longtemps été proche de Blaise Compaoré, mais ses relations avec le chef de l’Etat se sont détériorées au fil du temps, jusqu’à sa démission du parti au pouvoir au début de l’année.
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