Mali : le Mujao suspecté d’avoir commis un massacre à Tamkoutat

Selon les autorités maliennes et les rebelles du MNLA, les jihadistes du Mujao sont responsables du massacre d’une trentaine de Touaregs en fin de semaine dernière à Tamkoutat, dans la région de Gao.

Un combattant du Mujao à Gao, le 16 juillet 2012. © Issouf Sanogo/AFP

Un combattant du Mujao à Gao, le 16 juillet 2012. © Issouf Sanogo/AFP

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Publié le 10 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Pour le général Sada Samaka, ministre de la Sécurité intérieure, pas de doutes : les islamistes radicaux du Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) sont responsables du massacre de 31 Touaregs près de Tamkoutat, dans la région de Gao, le jeudi 6 février. Les victimes, parmi lesquelles figurent une fillette et une femme, sortaient du marché local lorsqu’elles ont été attaquées par un groupe d’hommes armés.

Selon le général Samaka, qui s’est rendu sur place avec plusieurs cadres de l’armée, "les voyageurs à bord de deux véhicules sont tombés dans une embuscade des terroristes du Mujao". De leur côté, les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont également rapidement pointé le Mujao du doigt. Dans un communiqué publié le lundi 10 février, ils affirment qu’"une horde de terroristes appartenant au Mujao à bord d’une dizaine de motos et de pick-up a attaqué et massacré 25 civils touaregs sortant de la foire hebdomadaire de Tamkoutat".

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Arrestations de suspects

"Suite à ce massacre terroriste, les troupes du MNLA ont engagé une course poursuite contre les assaillants" les 8 et 9 février, indique le mouvement rebelle du nord malien. D’après le document, six d’entre eux ont été tués et deux "Arabes" fait prisonniers. La rébellion évoque aussi un mort et un blessé dans ses rangs. "Les terroristes qui ont survécu à l’offensive du MNLA doivent leur salut au fait qu’ils ont traversé la frontière du Niger", conclut le communiqué. Selon un haut responsable du MNLA, plusieurs pick-up de rebelles convergeaient lundi vers la zone des combats, dans le triangle Gao-Ansongo-Menaka.

Habituellement prompt à revendiquer ses attaques terroristes, le Mujao n’avait formulé lundi soir aucune revendication.

D’après une source proche du ministre de la Défense, quatre personnes ont été arrêtées par les forces maliennes dans la zone de l’attaque entre samedi et dimanche. "Ils ont été remis aux services en charge de l’enquête. Pour le moment, nous ne savons si elles sont liées de près ou de loin au Mujao", a-t-elle précisé. Le groupe jihadiste, habituellement prompt à revendiquer ses attaques terroristes, n’avait formulé lundi soir aucune revendication.

Le ministère de la Défense avait évoqué vendredi un règlement de comptes entre Peuls et Touaregs, relayant la thèse d’une expédition punitive menée par des Peuls pour venger l’exécution de trois des leurs par des Touaregs le week-end précédent. La force de l’ONU (Minusma) évoquait pour sa part 24 morts dans des "affrontements intercommunautaires", sans préciser la communauté d’origine des victimes.

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Benjamin Roger

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