Centrafrique : Hollande demande à l’ONU d’accélérer l’envoi de Casques bleus

La France, dont les troupes ont toutes les peines du monde à sécuriser la Centrafrique, a demandé jeudi à l’ONU d’accélérer l’envoi de Casques bleus.

Une mosquée présumée incendiée à Bangui le 8 février 2014. © AFP/Issouf Sanogo

Une mosquée présumée incendiée à Bangui le 8 février 2014. © AFP/Issouf Sanogo

Publié le 14 février 2014 Lecture : 2 minutes.

La France souhaite que l’ONU accélère l’envoi de Casques bleus en Centrafrique. "Le Conseil de sécurité a fixé un mandat clair, qui doit être mis en œuvre rapidement et fortement. Il s’agit notamment d’accélérer la préparation d’une opération de maintien de la paix, en partenariat étroit avec l’Union africaine", a indiqué jeudi 13 février la présidence française dans un communiqué à l’issue d’un entretien téléphonique avec le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.

François Hollande ne fait pas allusion à d’éventuels renforts français. Ban Ki-moon avait pourtant demandé mardi à la France "d’envisager de déployer des troupes supplémentaires en Centrafrique".

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Cette déclaration intervient alors que les forces françaises et africaines ont toutes les peines du monde à sécuriser le pays. Au quotidien, les Banguissois continuent d’entendre des tirs, bien souvent d’origine indéterminée, dans leur ville quadrillée par les soldats français et la force de l’Union africaine (Misca).

>> À lire aussi : Centrafrique, une nouvelle fosse commune découverte à Bangui

Les exactions passées continuent aussi d’être découvertes. "Une fosse commune a été découverte dans un ancien camp Séléka situé près du camp Béal", a indiqué jeudi le procureur de la république de Bangui, Ghislain Grezenguet. Sur place, un photographe de l’AFP a vu six cadavres.

Mercredi, la chef de l’État de la transition, Catherine Samba Panza, a promis "une guerre" aux milices anti-balaka s’ils ne cessaient pas leurs crimes contre les musulmans. Rassemblés dans leur fief du quartier de Boy-Rabe, dans le nord de la capitale, les chefs autoproclamés des anti-balaka ont mis en garde contre toute offensive des forces internationales contre eux, se défendant d’être des "voyous".

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Les anti-balaka, "ennemis de la paix"

"Déclarer la guerre aux anti-balaka, c’est déclarer la guerre à la population centrafricaine", a affirmé leur "chef d’état-major", Richard Bejouane. "Nous sommes prêts à être cantonnés", a-t-il ajouté, assurant avoir "les listes des anti-balaka", qui seraient 52 000 selon ses dires, dont 12 000 à Bangui.

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En début de semaine, Patrice Edouard Ngaissona, qui se présente comme le "coordonnateur politique" des anti-balaka, avait évalué leur nombre à 70 000, dont plus de la moitié à Bangui.

Ces estimations sont jugées "farfelues" par des sources militaires, qui mettent en doute l’existence même d’un réel commandement unifié.

L’armée française a quant à elle fermement rejeté l’hypothèse du cantonnement des miliciens. Ce serait "leur donner une légitimité qu’ils n’ont pas", a estimé le commandant du contingent français, le général Francisco Soriano, qui les a qualifiés de "principaux ennemis de la paix" en Centrafrique.

(Avec AFP)

 

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