Côte d’Ivoire : la Fesci refait surface dans les campus d’Abidjan

Les 20 et 21 février, des violences impliquant des étudiants et la police universitaire ont contraint les enseignants à un arrêt forcé des cours sur les campus Félix-Houphouët-Boigny et Nangui-Abrogoua, à Abidjan. Retour sur ces événements qui marquent un regain de force de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci). 

Des étudiants de la Fesci en 2010. © AFP

Des étudiants de la Fesci en 2010. © AFP

Publié le 5 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Du jeudi 20 au vendredi 21 février, de violentes altercations ont éclaté sur le campus  de Cocody entre des étudiants identifiés comme des syndicalistes de la fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) et des membres de la police universitaire. L’officier des forces républicaines de Côte d’Ivoire (RDCI, armée nationale), le lieutenant-colonel Issiaka Ouattara alias Wattao, est arrivé en tenue civile le vendredi sur le site afin de négocier le retour des étudiants dans les amphis. Mais sans succès.

En dehors des dégâts matériels, le bilan des violences s’élève à "21 blessés, dont cinq cas critiques", dans les rangs de la police universitaire, selon Jeannot Loukou, le responsable de la communication de cette unité. Un étudiant a été également grièvement blessé mais est depuis hors de danger.

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En veilleuse après la crise postélectorale de 2010, la Fesci refait surface et se manifeste plutôt de façon fracassante, caractéristique du mouvement depuis 1990. Proche de l’opposition dès l’instauration du multipartisme en avril 1989, la Fesci a marché dans l’ombre du front populaire ivoirien (FPI, opposition, parti de Laurent Gbagbo) qui n’a jamais masqué sa sympathie pour le mouvement estudiantin. Avec l’arrivée à la tête du mouvement en 1999 de Charles Blé Goudé (patron des jeunes patriotes aujourd’hui en résidence surveillée), qui succédait alors à Guillaume Soro Kigbafory (actuel Président du parlement ivoirien), la Fesci se scinde entre pro-Ouattara et pro-Gbagbo.

>> Lire aussi : retour d’Alassane Ouattara à Abidjan après quatre semaines d’absence

Une crise de nature politique

Jeudi et vendredi, les esprits se seraient échauffés lorsque les hommes d’Augustin Mian, l’actuel secrétaire général, auraient scandé "Libérez Gbagbo", "On ne veut pas d’ADO" et "Respectez la Fesci de Laurent Gbagbo", révèle Jeannot Loukou qui considère que "cette crise avec la police n’était qu’un prétexte car en fait, elle est politique".

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De fait, la Fesci  – dont la légitimité sur les campus universitaires ivoiriens est en berne face à la coordination des étudiants et élèves de Côte d’Ivoire (Ceeci) dirigée par Konaté Moussa, pro-Ouattara – n’a jamais rompu les amarres avec le parti soutien, le FPI. Un de ses "capi", le commandant Kacou Brou, des Affaires Maritimes  ivoiriennes, alias "Maréchal KB", en exil au Ghana, est un soldat pro-Gbagbo. "Il n’y a que la Fesci qui veut reprendre son rôle de leader et installer la violence", constate Jeannot Loukou.

Quant au lieutenant-colonel Issiaka Ouattara alias Wattao, Jeannot Loukou tient à rappeler qu’il n’est pas lié à la police universitaire. "C’est la Fesci qui a trouvé refuge chez lui", assure-t-il.

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