L’Afrique du Sud lance un avertissement au Rwanda, après les expulsions de diplomates

L’Afrique du Sud a indiqué mercredi qu’elle n’entendait pas être le théatre de règlements de comptes politiques étrangers. Vendredi, Pretoria avait déjà expulsé des diplomates rwandais qu’elle soupçonne d’avoir voulu éliminer des opposants au président Paul Kagamé, dont l’ancien général Faustin Kayumba Nyamwasa.

Faustin Kayumba Nyamwasa, l’ancien chef d’état-major de l’armée rwandaise. © AFP

Faustin Kayumba Nyamwasa, l’ancien chef d’état-major de l’armée rwandaise. © AFP

Publié le 12 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

C’est un avertissement clair envers le Rwanda. Mercredi 12 mars, l’Afrique du Sud a prévenu Kigali qu’elle ne serait pas le cadre de règlements de compte entre ressortissants étrangers. "Nous, le gouvernement sud-africain, nous voulons envoyer un avertissement très sévère à quiconque, partout dans le monde : notre pays ne peut pas être utilisé comme une base pour des activités illégales", a ainsi déclaré le ministre de la Justice sud-africain, Jeff Radebe.

Le 7 mars, Pretoria avait expulsé trois diplomates rwandais et un burundais qu’elle soupçonne d’avoir participé à l’attaque contre le domicile de l’ancien général Faustin Kayumba Nyamwasa, homme de confiance de Paul Kagame devenu opposant acharné et qui a déjà survécu à deux tentatives d’assassinat depuis qu’il est réfugié à Johannesburg. Kigali avait répondu aussitôt en expulsant des diplomates sud-africains.

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"Tentatives de meurtre"

Jeff Radebe a précisé que Pretoria avait déclaré persona non grata ces ressortissants du Rwanda et du Burundi qui ont violé leurs devoirs diplomatiques. "C’est la principale raison pour laquelle cette mesure a été prise, du fait d’activités illégales (…), des tentatives de meurtre, y compris un assassinat, de ressortissants rwandais qui sont en Afrique du Sud", a-t-il ajouté, selon l’agence sud-africaine de presse Sapa.

Un autre opposant rwandais également exilé en Afrique du Sud, l’ancien chef du renseignement, Patrick Karegeya, avait été retrouvé mort, étranglé dans un hôtel de Johannesburg, le 1er janvier, dans des circonstances non élucidées. Kigali a toujours démenti toute responsabilité.

"Le Rwanda a tout à fait le droit de répondre"

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"L’expulsion par l’Afrique du Sud de diplomates rwandais respectant les lois était tout simplement une erreur et le Rwanda a tout à fait le droit de répondre", a ainsi réagi la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo. "De bonnes relations diplomatiques (seraient) plus faciles si l’Afrique du Sud faisait quelque chose contre les activités illégales sur son sol des réfugiés rwandais qu’elle protège", a-t-elle tweeté.

"Les réfugiés rwandais sont toujours impliqués dans des activités terroristes au Rwanda", a-t-elle ajouté, estimant que, malgré les promesses répétées de Pretoria, le problème n’était toujours pas résolu. L’ambassadeur du Rwanda en Afrique du Sud, Vincent Karega, a cependant estimé que l’avertissement de Pretoria était légitime. "Aucun pays ne veut voir d’autres pays ou organismes étrangers agir de leur propre chef dans leur pays sans leur accord", a-t-il déclaré.

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(Avec AFP)

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