RDC : Moïse Katumbi exclut de démissionner de son poste de gouverneur du Katanga

Répondant à une coalition de la société civile réclamant la démission des gouverneurs congolais, Moïse Katumbi a exclu mardi de quitter son poste à la tête de la riche province du Katanga.

Le gouverneur de la province du Katanga Moïse Katumbi, le 27 novembre 2011 à Lubumbashi. © AFP

Le gouverneur de la province du Katanga Moïse Katumbi, le 27 novembre 2011 à Lubumbashi. © AFP

Publié le 19 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Moïse Katumbi, emblématique gouverneur du Katanga, n’a pas l’intention de démissionner. "Je respecte beaucoup la société civile et la population katangaise, malheureusement, les élections ne sont pas organisées par Moïse Katumbi", a-t-il déclaré mardi 18 mars, en réponse au communiqué d’une coalition de la société civile réclamant sa démission ainsi que celle des dix autres gouverneurs de provinces congolaises.

"J’ai dit moi-même que je travaillais dans l’illégalité parce que mon mandat était terminé et qu’on attendait des élections, a-t-il ajouté. S’il y a une loi qui dit que nous devons partir et laisser les autres continuer moi je suis prêt […] je ne veux pas m’accrocher au pouvoir."

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Modification constitutionnelle

Le gouverneur faisait référence au fait qu’il a été élu pour un mandat de cinq ans en 2007 et que les élections des gouverneurs de province qui devaient avoir lieu en 2012 n’ont jamais pu se tenir, en raison de la crise politique née de la présidentielle contestée de 2011. Remporté par le président Joseph Kabila, à la tête de l’État depuis 2001, ce scrutin lui avait permis de se maintenir au pouvoir pour cinq ans de plus.

Lundi, le Cadre de concertation de la société civile du Katanga a publié un communiqué demandant aux gouverneurs des onze provinces de "déposer leur démission pour contraindre la Commission électorale nationale indépendante à organiser de nouvelles élections".

La question du calendrier des différents scrutins retardés devant mener à la présidentielle de 2016 est aujourd’hui au coeur des spéculations politiques en RDC. Le clan présidentiel est soupçonné de vouloir tout faire pour conserver le pouvoir, quitte à changer la Constitution pour permettre à Joseph Kabila de rester. En l’absence de démenti formel et public du chef de l’État, la confusion est entretenue par le gouvernement qui, publiquement, n’a pas exclu l’hypothèse d’une modification constitutionnelle avant 2016.

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"La politique c’est une prison"

Province aux ressources minières énormes, le Katanga est la région d’origine de Joseph Kabila. De son côté, Moïse Katumbi a amassé une immense fortune, notamment dans le secteur des mines, avant d’entrer en politique en soutenant l’actuel président. Âgé de 49 ans, populaire grâce à son club de football du TP Mazembe mais aussi pour avoir contribué à l’amélioration des conditions de travail dans le secteur minier, il est vu par certains comme l’un des meilleurs successeurs possibles au chef de l’État. Il n’a toutefois jamais exprimé publiquement d’ambitions politiques nationales.

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"La politique c’est une prison", "c’est beaucoup de sacrifices", a-t-il ainsi déclaré mardi, "sans le savoir vous n’êtes pas libre de faire ce que vous étiez en train de faire dans le temps".

(Avec AFP)

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