Centrafrique : une dizaine de personnes tuées par des soldats tchadiens de la Misca à Bangui

Des soldats tchadiens de la Misca ont fait feu sur la population samedi dans la périphérie de Bangui. Les circonstances sont encore floues mais le bilan est lourd : au moins une dizaine de morts et des blessés. Un deuil national de trois jours a été décrété.

Des soldats congolais de la Misca le 5 mars 2014, à Bossambele. © AFP

Des soldats congolais de la Misca le 5 mars 2014, à Bossambele. © AFP

Publié le 31 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 31/03/2014 à 10h10.

Que s’est-il passé samedi 29 mars à Bangui, où l’arrivée de soldats tchadiens de la Misca (la force africaine) venus du Nord pour se ravitailler a tourné au drame ? D’après un officier de la Misca citée par l’AFP, "les soldats tchadiens ont été visés par une grenade qui a blessé l’un d’entre eux, et ils ont riposté".

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Selon nos informations, ces militaires ont été stoppés au Pk-12 (nord de Bangui) par un barrage anti-balaka. Ces derniers ont réclamé leur ordre de mission. "Comme les soldats de la Misca n’en avaient pas, les anti-balaka ont refusé de les laisser passer", explique à Jeune Afrique une source diplomatique d’Afrique centrale. Les Tchadiens ont alors effectué quelques tirs de sommation, avant d’être pris pour cibles par les miliciens anti-balaka.

Les militaires tchadiens, lourdement armés (ils possèdent notamment des mitrailleuses de calibre 12.7), ont aussitôt répliqué.

Le bilan est encore incertain, mais déjà très lourd. "Il y a déjà 24 corps recensés et ramassés et plus de cent blessés graves" dans les quartiers Nord, a déclaré dimanche Odette Dombolo, maire de Bégoua, petite commune située en périphérie de la capitale. Plus tôt dans la journée, une source de la force africaine Misca avait fait état "d’au moins huit morts" dans un premier bilan.

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Deux soldats de la Misca ont également été blessés. Un deuil national de trois jours a été décrété par la présidente de la transition, Catherine Samba-Panza.

"On continue de ramasser des corps"

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À Bégoua et dans les quartiers Gobongo et Galabadja, majoritairement chrétiens, "on continue de ramasser des corps, et les blessés sont de plus en plus nombreux. On est dépassés", a ajouté la maire de Bégoua. "Des maisons ont été incendiées par des tirs de roquettes. Un poteau électrique a même été coupé en deux vers Gobongo, ce qui démontre que les dégâts sont très importants du fait des armes utilisées", a-t-elle précisé.

La journée de samedi a été particulièrement agitée. Un autre convoi de la Misca a été attaqué par un groupe d’anti-balaka nécessitant l’envoi de renforts. "Les anti-balaka pensaient qu’il sagissait de militaires tchadiens alors qu’ils étaient burundais", précise un diplomate de l’Union africaine.

Un peu plus tôt, à la mi-journée, c’est la villa d’un général de la Séléka et ministre conseiller, Abdoulaye Hissene (leader de la Convention des patriotes pour la justice et la paix, CPJP), qui a été prise pour cible. La Misca et l’armée française ont du intervenir. Au moins un garde du corps du général Séléka été tué.

>> Lire aussi : Comment lutter contre les anti-balaka ?

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Par Vincent DUHEM

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