RDC – Procès de Minova : la justice acquitte la quasi-totalité des soldats accusés de viol

Le verdict est tombé lundi dans le procès très médiatisé de Minova. Contre toute attente, la justice militaire congolaise (RDC) a acquitté la quasi-totalité des soldats soupçonnés de viols massifs commis en novembre 2012. Seuls trois militaires ont été condamnés.

Des soldats de l’armée de la RDC dans le Nord-Kivu. © AFP

Des soldats de l’armée de la RDC dans le Nord-Kivu. © AFP

Publié le 5 mai 2014 Lecture : 1 minute.

Le procès de Minova n’a accouché que de "trois condamnations pour viol". Dans son arrêt prononcé le 5 mai, la cour militaire du Nord-Kivu a condamné un lieutenant colonel des FARDC (armée gouvernementale) et un sous-officier à la perpétuité pour viol et meurtre, et un caporal à dix ans d’emprisonnement pour viol.

Vingt-deux autres sous-officiers ou soldats ont été acquittés des accusations de viols portées contre eux, mais condamnés à des peines de 10 ans ou 20 ans de prison pour violation des consignes, pillages et dissipation de munitions.

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Treize officiers poursuivis pour manquement à leurs devoirs ont été acquittés, et la cour a indiqué ne pas être en mesure de juger un autre accusé.

Au total, 39 membres de l’armée congolaise étaient poursuivis dans ce procès qui s’était ouvert en novembre à Goma, la capitale du Nord-Kivu. Les faits jugés remontent à la fin du mois de novembre 2012 après la prise de Goma par les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23), finalement vaincus au début du mois de novembre 2013 par les forces régulières.

"Pour la cour, il n’y a pas eu de viols à Minova"

Les soldats du 391e bataillon de commandos, formés par les États-Unis à Kisangani (nord-est de la RDC), ont été accusés, dans leur fuite, d’avoir commis des atrocités à Minova et ses alentours, dans la province du Sud-Kivu. Un rapport de la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco) consacré à ces évènements a dénombré "135 cas de violence sexuelle, ainsi que d’autres violations graves des droits de l’homme, dont des meurtres et des pillages massifs […] perpétrés par des militaires du 20 au 30 novembre 2012".

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Avocat du collectif des victimes, Me Jean-Claude Zozo a déclaré qu’il était "navré" par cette décision de la justice. "Pour la cour, il n’y a pas eu de viols à Minova", a-t-il déploré.

(Avec AFP)

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