Ray Charles : dix ans après sa mort, le « Genius » brille toujours au firmament de la soul
Ray Charles nous a quittés voici dix ans, le 10 juin 2004. Pourtant, personne n’a oublié son style, sa musique et ses facéties. Retour en musique sur l’icône de la soul.
"I’ve got a woman", "What’d I say", "Hit the road Jack", "I can’t stop loving you" ou encore sa reprise de "Georgia on my mind". Peu d’artiste sont autant entrés dans la légende que Ray Charles Robinson, alias Ray Charles. Au carrefour du jazz, du gospel, du blues, de la country, du rhythm and blues, créateur de la soul, le pianiste africain-américain a connu le succès dans le monde entier pendant cinq décennies, à tel point qu’en mai 2003, il fêtait son dix millième concert ! Avant de s’éteindre d’un cancer du foie, voici dix ans, le 10 juin 2004, à 73 ans.
>> Retrouvez l’hommage à Ray Charles, paru en 2004, peu après sa mort, dans Jeune Afrique
Le piano, Ray Charles l’avait dans le sang, depuis tout petit, dès trois ans, alors qu’il écoutait les gammes de son voisin de palier. Né en 1930 dans une famille pauvre, son entrée dans la vie n’est pourtant pas rose. Très tôt, son père disparaît. À 6 ans, il voit son frère se noyer sous ses yeux. L’année suivante, il perd la vue. À 15 ans, sa mère meurt. À 18 ans, il est accro à l’héroïne…
"Hé mec, oublie que tu vas mourir… et vis jusque-là !"
La musique va le sauver et, dans les années 50, tout va s’enchaîner très vite. Repéré par le label Atlantic, il sort tour à tour des tubes tels que "I’ve got a woman" et "What’d I say", à grands renforts de claquements de doigt, de balancements et de spasmes imprévisibles, enchaînant les concerts avec des invitées comme Barbra Streisand ou Dee Dee Bridgewater.
Entre deux parties d’échec et ses quatre heures de piano par jour, il était capable de dire : "Je suis arrivé à la conclusion que je vais mourir. C’est dur d’accepter ça. Alors, j’ai fini par me dire "Hé mec, oublie que tu vas mourir… et vis jusque-là !". Ray Charles aura finalement réussi à se rendre éternel, y compris dans sa Géorgie natale où il avait d’abord refusé de jouer, à cause de la loi de ségrégation de l’époque. Aujourd’hui encore, sa chanson "Georgia on my mind" est l’hymne officiel de l’État.
Pour honorer les dix ans de la mort de Ray Charles, voici une sélection de dix titres du Genius.
(Cliquez sur les titres pour aller à la vidéo)
Georgia on my mind
I’ve got a woman
What’d I say
Hit the road Jack
I can’t stop loving you
A song for you
Baby, it’s cold outside
Unchain my heart
Hallelujah I love her so
Drown in my own tears
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Par Mathieu OLIVIER
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