Gisement de Falémé : 110 millions d’euros et des regrets
Le Sénégal a obtenu, le 4 juin 2014, des dommages et intérêts de la part d’ArcelorMittal, qui n’a pas fait avancer le projet minier de Falémé, au Sénégal. Mais il aura du mal à trouver un nouveau partenaire.
Sept ans après avoir concédé à ArcelorMittal le gisement de fer de Falémé, en 2007, le Sénégal et la multinationale sont enfin parvenus à un accord à l’amiable, réglant définitivement leur différent sur cette mine de l’Est du pays, jamais entrée en exploitation.
Le Sénégal a obtenu le 4 juin le paiement par ArcelorMittal de dommages et intérêts d’un montant total de 150 millions de dollars (110 millions d’euros), ainsi que la restitution des études techniques qu’il avait menées sur le gisement, d’une valeur de 50 millions de dollars. Une décision du tribunal d’arbitrage de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris qui fait suite à celle qui a permis de récupérer ses droits sur le gisement, le 11 septembre 2013.
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Arrêt des opérations
Le groupe sidérurgiste avait justifié l’arrêt des opérations en 2009 par la découverte de réserves prouvées moindres que prévu (630 millions de tonnes de minerai au lieu de 750 millions), et par ses difficultés financières de l’époque.
Au total, il aurait dû investir 2,2 milliards de dollars pour développer le projet et construire une liaison ferroviaire de 750 km ainsi qu’un port minéralier au sud du Dakar. Le projet aurait rapporté à l’État quelques 114 millions d’euros chaque année… Une manne et du temps perdus que peuvent regretter amèrement les autorités sénégalaises.
Autorités sénégalaises
Les autorités se retrouvent aujourd’hui dans une situation critique sur ce dossier. Elles risquent d’avoir du mal à trouver des partenaires financiers et industriels, dans une conjoncture médiocre pour la filière du fer, avec une profusion de minerais qui a fait chuter les cours de 23 % depuis le début de l’année 2014.
De plus, avec une teneur en fer de 40 à 57 %, le gisement de Falémé peut difficilement rivaliser avec les autres grands projets déjà en cours de développement sur la côte occidentale de l’Afrique, au mont Simandou en Guinée, à Belinga au Gabon, et à Mblalam au Cameroun, qui recèlent tous trois des minerais de meilleure qualité et en plus grande quantité.
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