Nigeria : Boko Haram tue plus de 50 personnes dans des attaques d’églises
Des attentats ont frappé dimanche plusieurs églises du nord-est du Nigeria, faisant plus de 50 morts. Ces nouvelles attaques, attribuées à Boko Haram, ont lieu alors que l’État nigérian se montre dans l’incapacité totale de répondre à la menace terroriste sur son territoire.
"Pour l’instant on compte 54 morts", a déclaré, sous couvert d’anonymat, un responsable de l’État de Borno (Nord-Est), où ces attaques ont eu lieu dans quatre villages autour de Chibok, la petite ville où Boko Haram avait enlevé 276 lycéennes le 14 avril.
Les témoins ont vu les assaillants, arrivés à moto, lancer des bombes dans les églises de Kwada, Ngurojina, Karagau et Kautikari pendant l’office du dimanche.
Selon un chef local de Chibok, également sous couvert d’anonymat, des habitants ont découvert 47 cadavres dans la brousse, mais les recherches sont toujours en cours et le bilan pourrait encore s’alourdir.
Mike Omeri, un porte-parole du gouvernement fédéral, a déclaré qu’un certain nombre de personnes avaient été tuées, mais il a dit ne pas avoir reçu de bilan officiel de la part des autorités locales.
L’armée dépassée
En réaction aux accusations selon lesquelles l’armée n’est pas venue en aide à la population malgré des appels au secours, Mike Omeri a déclaré : "J’ai reçu des informations fiables selon lesquelles l’armée de terre et de l’air étaient présentes. Peut-être sont-ils arrivés un peu tard, mais ils ont fini par arriver."
Des déclarations démenties avec force par les le chef local de Chibok. L’armée n’aurait même pas tenté de se rendre sur les lieux des attaques. "Ceux qui affirment que l’armée est venue mentent", affirme-t-il. C’est ce qu’avait déclaré un habitant de Chibok joint par téléphone le jour des attaques. Selon lui, les militaires étaient "partis et [s’étaient] cachés dans la brousse".
L’État de Borno est le berceau de l’insurrection islamiste, qui a fait plusieurs milliers de morts depuis cinq ans, et au moins 2 500 depuis le début de l’année. Dans le cadre d’une opération militaire de longue haleine contre les islamistes, l’état d’urgence y a été déclaré l’an dernier mais les attaques n’ont fait que s’intensifier depuis, faisant douter de la capacité de l’armée et du pouvoir politique de venir à bout de l’insurrection.
(Avec AFP)
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