La bimbo chasseresse qui scandalise l’Afrique
Après les photos de Juan Carlos Ier ou Melissa Bachman aux côtés de trophées de chasses africains, ce sont les clichés d’une jeune étudiante texane qui provoque un tollé sur le web.
Peut-on ajouter la vulgarité à l’impudence ? Juan Carlos, le désormais ex-roi d’Espagne, avait médusé ses compatriotes en abattant un pachyderme botswanais, lors d’un safari dont le coût – 37 000 euros par éléphant – jurait avec la dèche économique de son royaume. Conscient de l’indécence de ses loisirs, le souverain aurait gardé son péché mignon discret, si les conséquences logistiques d’une fracture de la hanche n’avaient pas compromis le secret. Mais d’autres sont moins lucides…
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À 19 ans, la jeune Américaine Kendall Jones, elle, ne fait pas mystère de son goût pour les cadavres d’animaux d’Afrique. Pom-pom girl à la Texas Tech University, elle publie fièrement, sur le web, les photos des victimes de ses safaris zimbabwéens. L’étudiante du paradis des armes à feu pratique le tir à l’arc au paradis de la faune sauvage. Outrancière, elle prend régulièrement la pose. Le cheveu blond bien lissé et le sourire carnassier, la bimbo varie les trophées comme les plaisirs et qu’importe si telle ou telle espèce est menacée. Éléphants, lions, rhinocéros, zèbres ou antilopes, tous défilent devant son arme et son appareil photo.
Même si la page Facebook de l’apprentie chasseuse est nantie de 110 000 "like", la légèreté de la jeune fille a provoqué un tollé sur ces réseaux sociaux qu’elle affectionne tant. Première couche d’indignation, les commentaires d’internautes : "Tuer des animaux te fait peut-être sentir comme une vraie femme, mais ça t’enlève toute humanité" ou "Tu contribues à la destruction d’animaux magnifiques".
Kendall Jones commence manifestement à prendre conscience du malaise qui la cerne.
Deuxième niveau de réaction : des pétitions mises en ligne qui, si elles n’espèrent guère réduire l’appétit sanguinaire de la blonde, entendent obtenir la suspension de son compte Facebook. Près de 100 000 personnes ont déjà signé l’une d’entre elles. Concernant d’autres chasseuses plus professionnelles, comme l’Américaine Melissa Bachman, les militants tentent d’obtenir des interdictions des territoires de chasse.
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Même délurée, Kendall Jones commence manifestement à prendre conscience du malaise qui la cerne. Mais les justifications de la chasseuse ressemblent à des balles tirées dans son propre pied. Le gentil rhinocéros aux yeux clos –cliché particulièrement sensible au regard du risque de disparition de cette espèce- aurait été gentiment endormi pour aider de gentils vétérinaires à le soigner. Soit. Mais un autre argument jette des doutes sur le niveau des apprentissages universitaires de Kendall Jones : elle soutient que ses séances de chasse sont bénéfiques pour les surpopulations d’animaux et la préservation des espèces. Celle qui rêve d’animer une émission télévisuelle sur la chasse est manifestement peu douée pour la communication. Elle n’a qu’une corde à son… arc.
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Damien Glez
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