Côte d’Ivoire : le FPI se déchire au sujet de la commission électorale
Le parti de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo se déchire sur sa participation à la nouvelle commission électorale, chargée d’organiser la cruciale présidentielle de 2015. Pour les uns, la libération de Gbagbo est une priorité. Pour les autres, le FPI doit s’investir davantage dans le jeu politique.
Le Front populaire ivoirien (FPI), principale formation d’opposition au chef de l’État Alassane Ouattara, a finalement annoncé début août sa participation à la Commission électorale indépendante (CEI). Mais cette décision continue de susciter dans ses rangs de très vives divisions.
Lors d’une réunion du parti à huis-clos, samedi 30 août, "il y a eu tellement d’incidents qu’on a dû suspendre", l’un d’entre eux ayant "failli dégénérer en bagarre", a raconté le porte-parole Frank Anderson Kouassi, un proche de Pascal Affi N’Guessan, le président du FPI.
Moïse Lida Kouassi, ancien ministre de la Défense sous Laurent Gbagbo, et Raymond Abouo N’Dori ont failli en venir aux mains et ont dû être séparés par l’assistance. Le premier avait accusé Pascal Affi N’Guessan d’avoir décidé "seul" que le FPI participerait à la CEI, dénonçant une "faute lourde qui appelle des sanctions lourdes".
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Le FPI scindé en deux camps
Plus de trois ans après la sanglante crise postélectorale qui a abouti à la chute du mentor du FPI, deux camps s’affrontent au sein du parti. Le premier fait de la libération de Laurent Gbagbo, détenu à La Haye dans l’attente d’un procès de la Cour pénale internationale (CPI), le cœur de la stratégie du parti, même si l’espoir d’un élargissement rapide est mince. "Nous sommes attachés à Gbagbo. Il est le fondateur du parti auquel nous appartenons", a expliqué Moïse Lida Kouassi.
>> Pour aller plus loin Côte d’Ivoire : en attendant Gbagbo
Le second camp veut que le parti s’investisse davantage dans le jeu politique et participe à la présidentielle de 2015 derrière Pascal Affi N’Guessan, qui fut Premier ministre de Laurent Gbagbo. "Certains veulent créer le désordre. Nous pensons que la meilleure manière de restaurer le parti, c’est la négociation", a expliqué le porte-parole.
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La présidentielle de 2015 est cruciale pour le pays : elle est censée parachever sa stabilisation après deux décennies de tourmente et plus de 3 000 morts durant la crise de 2010-2011. Seul le président Ouattara est pour l’instant candidat déclaré mais, pour les partenaires du pays, la participation du FPI est essentielle à la réussite du scrutin.
(Avec AFP)
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