Racisme au Maroc : à Tanger, un pogrom anti-migrants fait au moins un mort
À Tanger, une expédition sauvage menée par des Marocains contre des migrants à fait au moins un mort, le 29 août. Un drame qui met à nouveau en lumière le problème du racisme dans le royaume.
Dans la nuit du 29 Août 2014, des migrants subsahariens résidant dans le quartier de Boukhalef, à Tanger, sont attaqués, à 22 heures, par un groupe de Marocains munis d’armes blanches, de machettes et de couteaux, leur enjoignant de quitter les lieux au motif que leur présence est indésirable. Malheur à ceux qui tentent de résister. Charles Alphonse N’Dour, de nationalité sénégalaise, est mortellement poignardé au cou. Les assaillant voulant s’emparer du corps, les compatriotes du défunt s’y opposent. L’un d’eux, Abdou Niang, est défenestré du deuxième étage. Ce qui lui vaudra une fracture à la jambe.
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Selon le communiqué de l’Organisation démocratique du travail (ODT)/Travailleurs immigrés, daté du 1e septembre, "les migrants interrogés, ont fait part de la mort de trois autres migrants (un Camerounais et deux Guinéens) dont les corps ont été emportés par les agresseurs. La délégation de l’ODT travailleurs immigrés a cherché (en vain) à connaître les noms de ces trois autres migrants décédés", mais aucune information crédible n’a étayé les témoignages.
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Coups de machettes
Par ailleurs, plusieurs blessés graves et légers ont été confirmés par la délégation de l’ODT/Travailleurs qui s’est rendu à l’hôpital Mohamed V, à Tanger. Outre Abdou Niang, déjà cité, l’Ivoirien Kante Adama a reçu un coup de machette sur le crâne et son pronostic vital serait engagé selon les dires d’un médecin de l’hôpital Mohammed V, membre de l’ODT/Santé à Tanger.
>> L’interview de Khadija Ainani : "Les autorités nient le phénomène du racisme au Maroc"
Dernier élément tragique, neuf autres blessés sénégalais ont été incarcérés au commissariat central de police pour avoir protesté contre le laxisme des forces de sécurité marocaines et leur intervention tardive. Ils auraient été mis sous les verrous sans que des soins médicaux leur soient prodigués. Le 31 août, le ministère sénégalais des Affaires étrangères a confirmé le décès de Charles Alphonse N’dour, tout en précisant que le défunt n’était pas un migrant clandestin mais bel et bien en situation régulière au Maroc.
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Le Consul général du Sénégal au Maroc, Cheikh Tidiane Sall, s’est rendu le jour même à Tanger pour préparer le transfert de la dépouille mortelle et s’enquérir de ses neuf compatriotes incarcéré. Il a obtenu l’assurance qu’ils seraient libérés dès le 1e septembre.
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