Rwanda : peines de prison à vie confirmées pour les chefs du parti de Habyarimana

Mathieu Ngirumpatse et Edouard Karemera, chefs du parti au pouvoir au Rwanda au moment du génocide contre les Tutsi de 1994, ont vu leurs peines de prison à perpétuité confirmées lundi par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). © AFP

Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). © AFP

Publié le 29 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Mathieu Ngirumpatse, ancien président du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND) de l’ex-président Juvénal Habyarimana, et Edouard Karemera, l’ex-vice président du parti, avaient été condamnés à la prison à perpétuité en première instance en décembre 2011 pour génocide et crimes contre l’humanité.

Leurs peines ont été confirmées lundi 29 septembre par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). "La chambre d’appel, siégeant en audience publique, confirme la peine d’emprisonnement à vie prononcée par la chambre de première instance", a déclaré le juge Theodor Meron à Arusha, en Tanzanie, où siège le TPIR.

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Les concernés "resteront sous la garde du Tribunal en attendant la désignation de l’État où ils purgeront leur peine", a ajouté le juge américain du TPIR lundi.

La chambre d’appel a annulé quelques conclusions de la chambre de première instance mais a confirmé la culpabilité des deux anciens responsables pour crimes de génocide et crimes contre l’humanité, des crimes perpétrés à travers le pays en 1994 par des membres de leur parti, en particulier les fameux miliciens Interahamwe du MRND qui furent les principaux bras armés du génocide.

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Lors de l’audience d’appel en février dernier, Maître Frédéric Weyl, l’avocat français de M. Ngirumpatse, avait déclaré que l’ancien président du MRND "n’avait d’autorité" ni sur les membres de son parti, ni sur les ministres du gouvernement en place pendant le génocide.

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"Matthieu Ngirumpatse n’avait pas de pouvoir judiciaire, policier ou militaire (…) Il n’avait pas le pouvoir d’exclure ou sanctionner qui que ce soit (…) Un parti politique est différent d’une structure gouvernementale ou militaire", avait soutenu Maître Weyl, demandant l’acquittement.

Développant une ligne de défense similaire, Maître Félix Sow, l’un des deux avocats sénégalais d’Edouard Karemera, avait également demandé à la chambre d’appel "d’invalider toutes les condamnations".

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Pour sa part, le procureur, George Mugwanya, avait réaffirmé que les deux appelants "avaient un agenda commun, à savoir tuer les Tutsis". "Ils ont abusé de leur position d’autorité au sein du MRND", a accusé le magistrat ougandais, soutenant qu’ils agissaient "dans le cadre d’une entreprise criminelle commune".

Ouvert en novembre 2003, le procès avait subi de nombreux retards imputables, notamment, aux problèmes de santé de George Ngirumpatse.

(Avec AFP)

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