Mali : à Alger, la médiation face à deux plans de sortie de crise

Alors que la reprise des pourparlers de paix entre le gouvernement malien et les groupes armés a été reportée au 22 octobre à Alger, « Jeune Afrique » a pu se procurer en exclusivité les documents de sortie de crise présentés par les deux parties. État fédéré de l’Azawad ou décentralisation avancée ? Les médiateurs ont encore du pain sur la planche pour concilier les deux points de vue.

La délégation du MNLA aux négociations d’Alger. © Farouk Batiche/AFP

La délégation du MNLA aux négociations d’Alger. © Farouk Batiche/AFP

Publié le 17 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

Selon Sidi Oumar, membre de la coordination des mouvements de l’Azawad, les pourparlers pour la paix au nord du Mali devraient reprendre à Alger le 22 octobre prochain au lieu du 18. Au mois de septembre, chaque partie avait présenté un plan de sortir de crise. Pour sa part, Bamako avait remis aux médiateurs un document appelé "élément de proposition du gouvernement" et de leur côté, les groupes armés ont présenté un plan de sortie de crise basé sur le fédéralisme, avec un État au nord qui s’appellerait l’Azawad.

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Les deux documents, dont Jeune Afrique a pu obtenir copie (voir les annexes ci-dessous : le document du gouvernement et celui des groupes armés), ne présentent que deux points commun : la reconnaissance de la "particularité" des régions du nord et la nécessité pour leurs populations de gérer leurs propres affaires. Mais les solutions proposées sont différentes. Le gouvernement propose une "réorganisation territoriale", c’est-à-dire la création de nouvelles régions, notamment celles de Taoudeni, dans le nord de Tombouctou, et de Ménaka, à l’est de Gao.

Sans définir si son plan consiste en une décentralisation poussée ou en une régionalisation, Bamako propose aussi l’élection du président du conseil régional au suffrage universel direct. Un élu qui sera "le premier responsable de l’administration et du développement de la région". Les notabilités traditionnelles auront quant à elles une place au sein du haut conseil des collectivités, basé à Bamako, où elles pourront opérer des adaptations dans la mise en œuvre des politiques publiques…

Ressources naturelles

Le même document mentionne que l’État rétrocèdera aux collectivités territoriales un pourcentage des revenus issus de l’exploitation des ressources naturelles. Mais le document des groupes armés, intitulé "Projet de statut politique pour l’Azawad", ne fait pas mention de ces ressources éventuelles, se concentrant sur les détails de l’organisation d’un nouvel État dans un Mali fédéral.

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L’État fédéré de l’Azawad sera "dirigé par un président élu au suffrage indirect par les Assemblées régionales de l’Azawad, poursuit le document. Il coordonne l’action gouvernementale et engage directement l’État de l’Azawad par rapport aux partenaires techniques et financiers et conduit la politique de développement socio-économique, financière, culturelle, environnementale, sécuritaire".

Mopti, capitale fédérale ?

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Les groupes armés proposent également de nommer la ville de Mopti (centre du pays) comme capitale fédérale et de dessiner un nouveau drapeau fédéral. "Le gouvernement du Mali propose que le gouverneur soit juste un représentant de l’État au niveau régional. Si on regarde bien, en gros, il y a plus différence dans l’appellation (décentralisation poussée – fédéralisme) que dans le fond", assure un diplomate à Bamako. En attendant la reprise des pourparlers, le médiateur algérien, épaulé par ceux de la Minusma, de la Cedeao, de l’Union Africaine et de l’OCI, sont à pied d’œuvre afin de faire une synthèse des deux documents…

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