Le Burkina toujours à la recherche d’une charte et d’un président de transition
Après les amendements apportés par l’armée sur la charte de la transition adoptée par les partis d’opposition et la société civile burkinabè, ces derniers doivent se rencontrer de nouveau mercredi pour « finaliser le document ».
Zéphirin Diabré a jugé "recevables" les observations de l’armée sur la charte de la transition. Le 11 novembre, le chef de l’opposition burkinabè a ainsi annoncé qu’une rencontre entre les partis politiques, la société civile et les leaders religieux et traditionnels aurait lieu ce mercredi 12 novembre pour "étudier les modifications demandées par l’armée".
À l’en croire, les remarques de l’armée "ne devraient pas poser de trop gros problèmes pour qu’on puisse s’accorder". Sa déclaration est intervenue à l’issue des entretiens qu’il a eus avec les présidents du Sénégal et du Togo, Macky Sall et Faure Gnassingbé, venus mardi à Ouagadougou au nom de la Cedeao, pour "faciliter la transition au Burkina Faso".
Les deux chefs d’État se sont d’abord entretenus avec l’actuel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Isaac Zida, qui leur a fait part des "amendements" que l’armée souhaitait apporter à la "charte" reçue lundi des civils.
Macky Sall et Faure Gnassingbé ont ensuite rencontré séparément l’opposition, la société civile et les autorités religieuses et traditionnelles pour leur expliquer les désidératas de l’armée.
Ce que demande l’armée
"Parmi nos propositions, on a demandé que le Conseil national de transition [l’organe législatif, NDLR] soit présidé par un militaire et qu’il comprenne des militaires", a révélé un gradé burkinabè.
Dans leur projet de charte, les civils prévoient notamment un président civil, un gouvernement de 25 ministres et une Assemblée de transition de 90 députés, seuls 10 sièges étant attribués aux militaires et 10 autres à l’ancienne majorité dans ce projet. Dans les propositions de l’armée, l’Assemblée de transition devrait comporter 60 membres, répartis équitablement entre l’opposition (15 sièges), la société civile (15), l’armée (15) et l’ancienne majorité (15).
>> Lire aussi : le doute s’installe autour des intentions de l’armée au Burkina Faso
Luc Marius Ibriga, responsable d’ONG et membre reconnu de la société civile, reconnaît des "différends" entre les deux visions, l’armée refusant selon lui la création d’une commission "de réconciliation et des réformes" car elle serait "trop lourde". Il s’est tout de même réjoui de voir l’armée ne pas remettre en cause la direction de la transition par des civils.
À l’inverse, David Mayenga, autre membre de la société civile, voit lui dans les propositions de l’armée "la preuve d’un coup d’État" militaire. Il dénonce "la pression" mise sur la société civile par les présidents sénégalais et togolais, qui selon lui affirment "qu’il y a des risques que les militaires se maintiennent si on n’accepte pas tout de suite" leurs revendications.
>> Retrouvez ici tous nos articles sur la crise burkinabè
(Avec AFP)
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