Burkina Faso : funérailles nationales pour des « martyrs de la révolution »
Plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont le président de la transition, Michel Kafando, et son Premier ministre, le lieutenant-colonel Zida, se sont rassemblées mardi pour rendre hommage aux « martyrs de la révolution » qui a balayé fin octobre le président Blaise Compaoré.
Journée pleine de symboles, mardi 2 décembre à Ouagadougou, pour célébrer la "révolution" qui a balayé fin octobre le président Blaise Compaoré et rendre hommage à ses "martyrs". Sous un soleil de plomb, plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont le président de la transition Michel Kafando et son Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, étaient rassemblées.
>> Lire aussi : Le récit de la chute de Compaoré, heure par heure
Au petit matin, six cercueils recouverts du drapeau rouge, vert et jaune ont quitté la morgue de l’hôpital de la capitale burkinabè. Ils ont été transportés à bord d’un porte-char de l’armée sur la place de la Nation, rebaptisée place de la Révolution, comme à l’époque du capitaine Thomas Sankara, président de 1983 à 1987.
Kafando et Zida se sont ensuite inclinés devant les six dépouilles, alors qu’on entendait des sanglots des parents de victimes. Comme pour sceller l’unité nationale, les milliers de personnes présentes se sont tenues par la main, y compris le président et le Premier ministre de transition, pendant cinq minutes de silence.
"Ils ont donné leur vie pour la nation. Ils sont morts pour la justice et le bien. Ils sont le flambeau de notre lutte", a déclaré l’aumônier militaire, Paul Dakissaga. La procession s’est ensuite dirigée vers le cimetière militaire de Goughin, à l’ouest de la capitale, où six victimes ont été inhumées. Une septième doit encore être identifiée avant d’être enterrée.
>> Lire aussi : Le Burkina des coups d’État
Journée nationale d’hommage prévue
Le président Kafando a déjà élevé les "martyrs" de l’insurrection en "héros nationaux". Un monument leur sera dédié lors d’une journée nationale d’hommage.
Au total, selon une enquête officielle, 24 personnes ont été tuées lors des manifestations des 30 et 31 octobre qui ont poussé le président Compaoré à quitter le pouvoir. Les autres victimes tuées lors de l’insurrection ont déjà été inhumées par leurs parents, notamment au cimetière de Goughin.
Plusieurs organisations de la société civile ont exigé "la lumière sur les circonstances de la mort des manifestants" et "l’engagement sans délai de procédures judiciaires appropriées contre Blaise Compaoré et les dignitaires de son régime déchu".
"Nos enfants, frères et fils sont morts sous les balles assassines de Blaise Compaoré dont les mains sont tachées de sang de burkinabè depuis 30 ans, il faut qu’il réponde devant la justice", a déclaré Victor Pouahoulabou, au nom des familles des victimes.
>> Lire aussi : Blaise Compaoré bientôt extradé vers le Burkina Faso ?
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...