Le forum de Dakar, un Davos de la sécurité en Afrique ?
Co-organisé par le ministère français de la Défense et par l’État sénégalais, le forum international sur la paix et la sécurité en Afrique aura lieu les 15 et 16 décembre à Dakar. Près de 300 participants sont attendus dont au moins cinq chefs d’État.
Après le sommet de la Francophonie, Dakar accueille un autre événement d’envergure : le forum pour la paix et la sécurité en Afrique.
Née dans les murs du ministère de la Défense à Paris, l’idée d’organiser cette rencontre s’est concrétisée il y a un an lors du sommet de l’Elysée, en décembre 2013. "Jean-Yves Le Drian (qui se rendra à Dakar) a fait ce constat : depuis sa prise de fonction, il s’est rendu à tout type de forum sur la sécurité, mais jamais en Afrique, continent qui occupe 80% de son temps", explique un proche du ministre.
Un travail pédagogique a ensuite été mené auprès des organisations régionales et continentales africaines, notamment l’Union africaine, pour leur expliquer le bien-fondé d’une telle démarche. Sa conception a été confiée à l’Institut panafricain de stratégies (IPS), présidé par l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheick Tidiane Gadio, et la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), un think-thank français.
Près de 300 participants
C’est la grosse satisfaction des organisateurs du forum. Près de 300 participants sont attendus à Dakar, deux fois plus qu’espéré. "Nous avons été à la fois surpris par la quantité et par la qualité des retours", explique-t-on au ministère de la Défense à Paris. Au niveau présidentiel, outre Macky Sall, Ibrahim Boubakar Keïta (Mali), Idriss Déby Itno (Tchad), Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie) et Faure Gnassingbé (Togo) participeront au panel de clôture, le 16 décembre.
L’ancien chef de l’État nigérian, Olusegun Obasanjo, le candidat malheureux au poste de secrétaire général de l’OIF, Pierre Buyoya, les ministres des Affaires étrangères du Niger (Mohammed Bazoum), de l’Algérie (Ramtane Lamamra) et du Maroc (Salaheddine Mezouar) sont également annoncés, tout comme les opposants maliens, Tiebile Dramé, et burkinabè, Zéphirin Diabré.
À ce parterre d’hommes politiques viendront se greffer des ONG, des acteurs économiques et des experts. Certaines entreprises françaises ont même participé au financement du forum.
L’UA sera représentée par son commissaire pour la Paix et la sécurité, Smaïl Chergui. Plusieurs responsables onusiens feront également le déplacement, comme le chef des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, et le patron de la Minusca (mission de l’ONU en Centrafrique), Babacar Gaye.
Les enjeux
Les principales crises qui traversent le continent seront au menu d’ateliers et de tables rondes. Les participants au forum auront notamment l’occasion d’aborder les défis de la lutte contre Boko Haram. "C’est la menace sécuritaire la plus forte. Sur ce sujet, la France est moins présente mais joue un rôle de facilitateur de la coopération régionale", explique-t-on au ministère français de la Défense. Le Tchad, le Cameroun, le Nigeria et le Niger se sont engagés à déployer 2 800 hommes, mais la coopération entre les différentes armées, notamment nigériane et camerounaise, reste embryonnaire voir problématique.
Toutefois, aucune grosse décision relative aux crises africaines ne sera prise à Dakar. Les organisateurs du forum veulent profiter de ce premier événement pour poser les base ce qu’ils ambitionnent de transformer en rendez-vous incontournable et régulier des enjeux de sécurité en Afrique. "Un rendez-vous annuel à Dakar", précise-t-on à Paris.
>> Lire aussi : Les couacs du sommet de Dakar de l’OIF
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