« Charlie Hebdo » : sur les réseaux sociaux, les Africains ne sont pas tous « Charlie »
Sur les réseaux sociaux, la majorité des internautes africains ont compati à la douleur du peuple français lors de l’attaque sanglante de « Charlie Hebdo » et de la prise d’otages de l’Hypercacher de Vincennes. Mais à côté du célèbre hashtag #JeSuisCharlie, des voix dissonantes se sont néanmoins fait entendre.
Ils étaient nombreux, dès le mercredi 7 janvier, à afficher leur émotion face à ces évènements qui ont endeuillé la France. De nombreux chefs d’États africains avaient adressé des messages de condoléance à leur homologue français. Des manifestations ont été organisées aux quatre coins du continent pour dénoncer la barbarie dont a été victime le journal satirique Charlie Hebdo. Cette vague de solidarité était principalement conduite par des journalistes mais aussi des hommes politiques, ou de simples anonymes.
D’autres sur le continent ont préféré marquer leurs différences. Ainsi, le mot clé #JeNeSuisPasCharlie a été également repris en Afrique sur les réseaux sociaux. Non pas pour soutenir les terroristes, mais pour marquer une opposition à la ligne éditoriale du journal. Pour ces derniers, s’il faut condamner l’acte barbare dont a été victime la rédaction de Charlie Hebdo, on doit également condamner certaines caricatures. "On ne peut rire de tout" a-t-on pu lire ici et là.
Dans un autre registre, les internautes africains ont voulu rappeler que lorsque le continent pleurait ses morts, comme avec Ebola ou Boko Haram, cela se faisait bien souvent dans l’indifférence de la communauté internationale. Ils trouvent irraisonnable la participation de certains chefs d’État à la manifestation du 11 janvier, jugent sévèrement le "suivisme" des Africains qui arborent fièrement "un slogan dont ils n’ont rien à faire ".