Ebola, Boko Haram, Libye… Les thèmes qui vont dominer le 24e sommet de l’UA
En attendant l’arrivée des chefs d’État et de gouvernement, les 30 et 31 janvier, à Addis-Abeba, les ministres des Affaires étrangères ont commencé, lundi 26 janvier, à plancher sur les dossiers chauds de ce 24e sommet de l’Union africaine.
La lutte contre Boko Haram
Boko Haram sera sans aucun doute le thème principal de ce 24e sommet de l’Union africaine, à Addis-Abeba. Le groupe islamiste nigérian, qui ne cesse d’étendre son influence ces derniers mois, constitue désormais une menace pour toute la sous-région. Les récents massacres perpétrés dans la région de Baga (nord-est du Nigeria) et ses incursions meurtrières dans le nord du Cameroun ont convaincu N’Djamena de passer la vitesse supérieure. Depuis le 18 janvier, l’armée tchadienne s’est déployée dans plusieurs localités camerounaises et n’exclut pas une offensive en territoire nigérian – hypothèse qui reste, pour le moment, suspendu à un feu vert d’Abuja, traditionnellement jaloux de sa souveraineté.
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Après avoir longtemps évité de solliciter ses voisins et partenaires africains, le Nigeria semble aujourd’hui ne plus avoir le choix. "Cela fait des mois que l’armée nigériane n’arrive plus à lutter contre Boko Haram. Il faut qu’elle soit soutenue", lâche un diplomate d’Afrique centrale. Ce constat est visiblement partagé par les chefs d’État de la région et les responsables de l’Union africaine. Lors d’un point presse au siège de l’organisation, le secrétaire général de la Commission de l’UA, Jean Mfansoni, a affirmé lundi qu’un des principaux objectifs du sommet serait "la mise en place d’une stratégie continentale pour contrer Boko Haram". En clair : la création d’une force d’intervention multinationale qui agirait sous mandat des Nations unies.
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La Libye et le Soudan du Sud également surveillés de près
Le conflit sud-soudanais, qui a fait au moins 50 000 morts depuis le mois de décembre 2013 selon l’ONG International crisis group, devrait également être abordé par les chefs d’État et de gouvernement réunis les 30 et 31 janvier. Tout comme la situation sécuritaire en Libye, désormais totalement hors de contrôle et qui préoccupe de nombreux pays sahéliens, au premier rang desquels le Tchad et le Niger qui n’hésitent plus à réclamer une intervention militaire. D’autres, comme l’Algérie ou la Tunisie, souhaitent au contraire appuyer le processus politique et éviter une nouvelle opération sur le sol libyen. Ce sujet sensible sera abordé jeudi 28 janvier à l’UA, lors d’une réunion du groupe de contact international sur la Libye.
En finir avec Ebola
Devant les ministres des Affaires étrangères réunis à Addis-Abeba, Carlos Lopes s’est voulu rassurant. “Nous avons entendu des pronostics inquiétants sur les conséquences d’Ebola (sur la croissance africaine), mais ces prédictions sont fausses”, a assuré le secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), ajoutant que les trois pays touchés par l’épidémie – à savoir la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone – représentent moins de 1 % du PIB de l’Afrique. Pour eux toutefois, Carlos Lopes a appelé la communauté internationale a plus solidarité, plaidant pour une annulation de leur dette extérieure. Il faut, a-t-il dit, les aider "à repartir de zéro". Le sujet devrait être évoqué dès le 29 janvier. Le Conseil paix et sécurité (CPS) de l’UA se réunira la veille de l’ouverture du sommet des chefs d’État, en présence notamment d’Alpha Condé – la Guinée est concernée à double titre puisqu’elle dirige, depuis le début de l’année, le CPS.
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Et preuve que l’UA prend Ebola très au sérieux, délégués, observateurs ou journalistes doivent tous se soumettre à des relevés de température avant de pénétrer à l’intérieur du centre de conférence – lequel a par ailleurs été équipé de nombreux distributeurs de gel antiseptique.
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Anne Kappès-Grangé et Benjamin Roger, envoyés spéciaux à Addis-Abeba
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