Côte d’Ivoire : que sait-on des enlèvements d’enfants ?

La vague d’enlèvements d’enfants crée la psychose en Côte d’Ivoire depuis plusieurs semaines. Les autorités ont annoncé lundi avoir procédé à l’interpellation de près de 1 000 personnes.

Paul Koffi Koffi, le ministre de la Défense, le 10 mai 2014 à Abidjan. © AFP

Paul Koffi Koffi, le ministre de la Défense, le 10 mai 2014 à Abidjan. © AFP

Publié le 3 février 2015 Lecture : 2 minutes.

Les brouteurs dans le viseur

Près de 1 000 personnes ont été interpellées depuis mercredi en Côte d’Ivoire. Les personnes visées sont "essentiellement des individus fréquentant les cybercafés et rôdant autour des écoles", a affirmé lundi 2 février le ministre ivoirien Paul Koffi Koffi lors d’une conférence de presse. Pour l’heure, les autorités n’ont pas établi de lien entre ces différents enlèvements mais le ministre de la Défense a évoqué la piste de "cybercriminels" et d’une "filière de crimes rituels".

Depuis mercredi, "près de 550 cybercafés non autorisés ont été fermés par la gendarmerie nationale sur l’ensemble du territoire", a ajouté Paul Koffi Koffi. Les autres cybercafés doivent fermer leurs portes à 21h00.

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La population ivoirienne désigne, sans preuve, les "brouteurs", des délinquants spécialisés dans les escroqueries sur internet, comme les auteurs de ces crimes. "Ces criminels sont en majorité des brouteurs. Ces criminels ignobles, nous allons tous les arrêter et les mettre en prison", avait affirmé vendredi la ministre de l’Éducation Kandia Camara, reprenant à son compte les accusations populaires.

Si les autorités se gardent bien de faire le lien, les rumeurs les plus folles ont toujours circulé pendant les années d’élections en Côte d’Ivoire sur les disparitions de personnes, notamment les albinos, à des fins de sacrifices humains. Un scrutin présidentiel est prévu pour le mois d’octobre.

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Important dispositif sécuritaire

Vendredi, la ministre de l’Éducation Kandia Camara, en déplacement à Daoukro (Est), a appelé à la création d’un "comité de vigilance" dans "chaque établissement de Côte d’Ivoire", pour que les enfants soient "en sécurité partout".

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"Je voudrais que chaque enseignant réserve 5 minutes chaque jour à prodiguer des conseils à nos élèves" qui, "une fois partis de l’école", doivent aller "directement à leur domicile", a poursuivi la ministre.

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Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, entouré de hauts responsables des commandements, avait validé le 28 janvier une stratégie de traque des enleveurs d’enfants. "Le gouvernement a mis en place un dispositif de 1 500 hommes composés de 1 000 policiers, 300 gendarmes et 200 militaires pour multiplier les patrouilles sur les endroits criminogènes", a annoncé le ministre.

La stratégie mise en œuvre consiste à surveiller les abords d’établissements scolaires, les forêts et les plans d’eau jugés être des lieux de prédilections des criminels.

La crainte des lynchages

La vague d’assassinats a créé une psychose en Côte d’Ivoire, et les alertes enlèvement très détaillées se multiplient par SMS ou sur les réseaux sociaux, où des appels au meurtre des "tueurs d’enfants" sont aussi diffusés.

Paul Koffi Koffi a également déploré les "fausses rumeurs" qui ont conduit à plusieurs cas de lynchage et a appelé les populations à "garder leur sérénité".

La police a appelé "les populations au calme et à la retenue" et leur demandant "de faire confiance aux forces de sécurité et de défense qui font des patrouilles régulières sur toute l’étendue du territoire national", d’après un communiqué diffusé vendredi.

Dans ses recommandations aux Ivoiriens, la police préconise notamment de "ne pas lyncher les suspects considérés comme enleveurs d’enfants", mais de "les conduire au poste de police".

(Avec AFP)

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