Burundi : violents heurts entre manifestants et policiers à Bujumbura, deux morts par balles

La répression des manifestations contre un 3e mandat de Pierre Nkurunziza a fait deux morts et plusieurs blessés par balles, lundi, à Bujumbura.

Des policiers burundais, le 1er mai 2015 à Bujumbura. © Simon Maina/AFP

Des policiers burundais, le 1er mai 2015 à Bujumbura. © Simon Maina/AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 4 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 15h34.

Le décompte est encore partiel et le bilan provisoire. À la mi-journée, des journalistes de l’AFP ont vu huit blessés par balle, dont un au moins grièvement, dans les quartiers de Musaga (dans le sud de Bujumbura) et Nyakabiga (est). Des témoins ont fait état d’autres blessés par balles dans d’autres quartiers périphériques de la capitale. Deux personnes sont décédées de leur blessures, a-t-on appris en milieu d’après-midi. Il pourrait y en avoir d’autres dans les prochaines heures.

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Après une matinée de face-à-face tendus, les tirs à balles réelles et les gaz lacrymogènes des policiers ont donc répondu aux jets de pierre des manifestants. "Ils tirent sur les gens et ce sont des balles réelles", a lancé un manifestant tout en courant. "Que fait la communauté internationale? On nous tire dessus à balles réelles", a renchéri Thierry, un autre manifestant de 32 ans. "Que la communauté internationale nous vienne en aide, nos droits sont bafoués."

"Une troisième manifestante qui n’a pas donné son nom a dit avoir reconnu un policier, qui habite le quartier. Il n’est pas censé nous tirer dessus mais nous protéger, ce n’est pas normal", a-t-elle lâché. À Nyakabiga, un blessé par balle touché à l’épaule était emmené par la Croix-Rouge à l’hôpital. "Je suis tué par Nkurunziza !", a-t-il crié, en faisant le signe de la croix.

Tirs sans sommation

La police, qui ne connaît visiblement pas les balles en caoutchouc, a en plus tiré en général sans sommation, selon les témoins. Les manifestants dénoncent la désignation de Pierre Nkurunziza, élu une première fois en 2005 et une deuxième fois en 2010, comme candidat de son parti le Cndd-FDD à la présidentielle du 26 juin.

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Les opposants à un troisième mandat le jugent anticonstitutionnel et contraire à l’accord d’Arusha qui avait ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile (1993-2006) dont le pays se remet à peine. L’accord limite à deux les mandats présidentiels.

Le camp de Nkurunziza juge la démarche parfaitement légale et a saisi la Cour constitutionnelle pour trancher. Cette dernière doit se prononcer dans les jours à venir.

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(Avec AFP)

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