Centrafrique : à quoi sert le forum de Bangui ?

Après plusieurs reports, le forum de Bangui s’est finalement ouvert lundi dans l’enceinte de l’Assemblée nationale. Ces assises de la réconciliation, qui se dérouleront toute la semaine, constituent une étape cruciale dans la vie politique et pour l’avenir de la Centrafrique.

Un blindé français de la force Sangaris à Bangui, en août 2014. © Pacôme Babandji/AFP

Un blindé français de la force Sangaris à Bangui, en août 2014. © Pacôme Babandji/AFP

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Publié le 4 mai 2015 Lecture : 3 minutes.

Le forum de Bangui, c’est quoi ?

Pendant une semaine, les participants vont débattre lors de tables rondes organisées selon plusieurs thèmes comme la sécurité, la cohésion sociale, l’économie, le pardon ou la lutte contre l’impunité. Le résultat de ces discussions serra compilé à l’issue du forum.

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Peu avant l’ouverture, l’ONG Amnesty International a adressé une lettre ouverte aux participants. Dans le document, Amnesty demande aux délégués d’amender le projet de Constitution qui sera également débattu lors du forum. Si le texte est adopté dans sa version actuelle, Amnesty International craint qu’il représente un obstacle à la lutte contre l’impunité.

>> À lire aussi : L’appel de Rome est-il utile pour la réconciliation nationale en Centrafrique ?

C’est la première fois que les Centrafricains ont la possibilité de plancher, chez eux, sur l’avenir de leur pays. Les dernières réunions ont toujours eu lieu à l’étranger. En outre, en amont du forum, des consultations ont eu lieu dans tout le pays auprès des populations. Le résultat a été compilé et doit servir de base de travail pour de futures négociations.

L’organisation de cet évènement a été décidée lors des accords de Brazzaville. Le 23 juillet 2014, les ex-Séléka, les anti-balaka et quatre autres groupes armés signaient un accord de cessation des hostilités. Dans ce texte, les parties s’engageaient à ne plus commettre un certain nombre de crimes, comme les exécutions sommaires, la torture ou encore l’incendie de villages. Les parties s’engageaient aussi à cantonner leurs hommes dans un délai raisonnable et à ce que l’État ait désormais accès à l’ensemble du territoire. Les délégués de chaque entité n’étaient en revanche pas parvenu à fixer le cadre du désarmement et de la démobilisation des combattants.

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Les participants

En tout, 585 délégués vont participer à cette rencontre. Ces participants sont issus des différentes sensibilités qui s’expriment à Bangui, des 78 sous-préfectures de la Centrafrique, de la diaspora et de la communauté internationale. Les différents groupes armés (ex-Séléka, anti-balaka), la société civile, les partis politiques et  la plateforme religieuse regroupant les confessions catholique, musulmane et protestante seront également représentés.

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Le forum se déroule également en présence du président congolais Denis Sassou NGuesso, médiateur international dans la crise centrafricaine. Annoncés, son homologue tchadien, Idriss Déby Into, et le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ne seront finalement pas présents.

Polémiques

Le forum se voulait inclusif. Il ne le sera pas totalement. Une des trois composantes de l’ex-Séléka, celle dirigée par l’ancien président Michel Djotodia et son numéro deux Noureddine Adam, a refusé de prendre part au débat. Djotodia comme son prédécesseur François Bozizé sont exclus des discussions. En conséquence, le parti de Bozizé, la Convergence Nationale Kwa Na Kwa (KNK), a lui aussi boycotté l’évènement.

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La préparation du forum a été marquée par la polémique suscitée par la nomination de l’ex- ministre Jean-Jacques Démafouth à la tête du comité chargé de la préparation de l’événement. Sous la pression, la présidente de transition Catherine Samba-Panza a finalement fait marche arrière.

Avant cela, les négociations parallèles organisées à Nairobi ont perturbée le processus lancé à Brazzaville en juillet 2014. Ces pourparlers ont été initiés par Denis Sassou-Nguesso, le président congolais également médiateur de la crise centrafricaine. Ils rassemblaient des cadres de la mouvance anti-balaka, et des représentants d’une partie de l’ex-Seleka, en associant les deux anciens présidents Michel Djotodia et François Bozizé. Ces négociations, non reconnues par la communauté internationale, ont tout de même accouché d’une déclaration d’engagement par lequel les participants se rallient au processus de Brazzaville.

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