Burundi : Pierre Nkurunziza est de retour au palais présidentiel à Bujumbura

Le général Godefroid Niyombare, chef des putschistes, a annoncé sa reddition vendredi matin. Son sort demeure incertain, alors que la société civile a lancé un nouvel appel à manifester contre un 3e mandat de Nkurunziza, qui est arrivé dans l’après-midi à Bujumbura. Retour sur les événements de la journée du 15 mai.

Un barricade, dans le centre-ville de Bujumbura, le 14 mai. © Jennifer Huxta/AFP

Un barricade, dans le centre-ville de Bujumbura, le 14 mai. © Jennifer Huxta/AFP

Publié le 15 mai 2015 Lecture : 5 minutes.

Le coup d’État aura donc échoué, après deux jours de violents affrontements entre putschistes et loyalistes.

  • Le général burundais Godefroid Niyombare a annoncé sa reddition. Selon un officier supérieur de la police burundaise, il aurait pris la fuite dans le quartier Kibenga du sud-ouest de la capitale, Bujumbura. Puis, en fin de matinée, la présidence burundaise a annoncé son arrestation, avant de la démentir. Trois autres chefs putschistes ont été arrêtés.
  • La présidence burundaise a annoncé le retour du chef de l’État Pierre Nkurunziza au palais présidentiel de Bujumbura.
  • La société civile au Burundi a appelé vendredi à reprendre les manifestations contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, coupable selon eux  de convoiter un troisième mandat contraire à la Constitution et aux accords d’Arusha (2000).

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18h57 : Le président Pierre Nkurunziza annonce la réouverture des frontières du pays.

17h49 : Les premières images du retour de Pierre Nkurunziza à Bujumbura ont été publiées sur la page Facebook du président burundais. 

 

#Burundi : Nanezerewe kubona ingene Abarundi banyakiriye i #Bujumbura, canke mu zindi ntara zose nkuko vyama. Imana ibahezagire.

Posted by Pierre Nkurunziza on vendredi 15 mai 2015

17h38 : Interrogé sur les ondes de la radio des Nations unies, Scott Campbell, chef de la section Afrique 2 au Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, appelle "toutes les parties à la retenue, à la non-violence et à respecter les droits humains".

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Interview de Scott Campbell sur la radio des Nations unies, le 15 mai 2015.

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16h34 : Dans un long post publié sur Facebook, Pacifique Nininahazwe, l’un des leaders de la campagne anti-troisième mandat de Pierre Nkurunziza, écrit que c’est en "homme humilié" que le président sortant "entrera ce soir dans son palais présidentiel". "Il rencontrera un peuple qui a célébré sa destitution, il sait que son peuple l’a complètement désavoué, il a perdu l’image d’un président très populaire qu’il a souvent brandi", explique-t-il.

Le président du Forum pour la conscience et le développement (l’une de principales ONG de la société civile burundaise) salue le courage des auteurs du putsch manqué. "Je ne soutiens pas les coups d’État, et je ne suis pas putschiste, précise-t-il. Mais, si j’étais militaire, en face d’un régime qui tire à balles réelles sur son peuple, je ne doute pas que j’aurais agi comme Niyombare et Ndayirukiye [les deux généraux qui ont tenté de renverser Nkurunziza, NDRL]". Et d’ajouter : "Dans leur cachette et cachot, ils sont des héros".

>> Lire aussi l’interview de Pacifique Nininahazwe : "On ne peut négocier que le renoncement de Nkurunziza"

15h50 : "Le général Godefroid Niyombare est toujours en cavale", a affirmé à Jeune Afrique Willy Nyamitwe. Le porte-parole et conseilleur chargé de la communication de la présidence burundaise a également indiqué que le président Nkurunziza a enregistré un nouveau message à la nation qui sera diffusé dans les minutes qui viennent sur la RTNB, radio et télévision nationales du Burundi.

"C’est un appel à l’apaisement pour que les Burundais restent unis et solidaires", a-t-il expliqué, soulignant néanmoins que "tous ceux qui ont failli faire trébucher les acquis constitutionnels et les institutions démocratiquement établies seront jugés".

15h10 : Le président Pierre Nkurunziza est arrivé dans son palais présidentiel de Bujumbura.

15h04 : Le diplomate algérien Said Djinnit, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la région des Grands Lacs, se rend à Bujumbura, a annoncé sur Twitter le Département des affaires politiques de l’ONU.

14h48 : Les autorités burundaises annoncent l’arrivée imminente du président Pierre Nkurunziza à Bujumbura. Des partisans de son parti, le CNDD-FDD, sont déjà dans les rues pour accueillir leur champion.

13h19 : Des sources sécuritaires au Burundi font état de "12 morts parmi les mutins dans la journée de jeudi [14 mai] et d’une trentaine de blessés".

13h12 : Joint au téléphone par Jeune Afrique, le général Gabriel Nizigama, ministre burundais de la Sécurité publique, demande à la population de ne pas suivre l’appel à manifester contre le président Pierre Nkurunziza lancé par la société civile. "Nous sommes encore en train de gérer la fin d’un coup d’État manqué. Tout le monde ne s’est pas encore rendu", explique-t-il. Pour le ministre, appeler à des manifestations dans une telle circonstance peut être interprété comme un acte de "complicité avec les mutins".

12h55 : Selon Reuters, le général Godefroid Niyombaré a été arrêté. L’agence de presse cite le porte-parole de la présidence burundaise. "Il a été arrêté, il ne s’est pas rendu", a assuré Gervais Abayeho.

12h40 : Dans une lettre adressée aux chefs d’État de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) en date du 11 mai, qui vient de fuiter sur les réseaux sociaux, quatre anciens présidents du Burundi – Jean-Baptiste Bagaza, Pierre Buyoya, Syvestre Ntibantunganya et Domitien Ndayizeye – se disent "convaincus qu’une candidature du président Pierre Nkurunziza à l’élection présidentielle de 2015 est anticonstitutionnelle (…)" et "risque de compromettre les acquis de l’Accord d’Arusha".

12h15 : Des policiers tirent de nouveau sur des manifestants qui tentent de barricader des voies publiques pour reprendre la campagne anti-troisième mandat de Pierre Nkurunziza, suspendue par le coup d’État avorté du général Godefroid Niyombare.

12h10 : Si la circulation reprend peu à peu à Bujumbura, le quotidien des Burundais reste difficile. "Dans le quartier de Bwiza, des personnes font la queue à la station essence pour avoir de l’eau. Selon eux, une radio a annoncé que l’eau serait coupée pendant deux à trois jours à cause d’une explosion", explique une photojournaliste de l’AFP sur place.

 

The day after an attempted coup, people in the Bwiza neighborhood of #Bujumbura wait in line for water at a gas station. They say radio announced water cuts for 2 to 3 days after aN explosion took out a main water pipe. #Burundi

line-height:17px; margin-bottom:0; margin-top:8px; overflow:hidden; padding:8px 0 7px; text-align:center; text-overflow:ellipsis; white-space:nowrap;">Une photo publiée par Huxta (@jhuxta) le

11h57 : À Bujumbura, de nombreuses boutiques restent fermées mais la circulation reprend petit à petit dans le centre-ville.

11h54 : Un message du président Pierre Nkurunziza, qui se trouverait à Ngozi, son fief situé dans le nord du pays, était attendu vers 11 heures, selon plusieurs sources.

11h40 : Selon les Nations unies, plus de 105 000 Burundais ont fui dans les pays voisins.

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