Enquête sur les comptes présumés d’Edith Bongo à Monaco
Le parquet de Monaco a ordonné l’ouverture d’une enquête sur des comptes qu’Edith Bongo aurait ouverts dans la principauté. Cette décision fait suite à une lettre de l’ONG Sherpa, qui soupçonne l’ancienne première dame du Gabon d’avoir « servi de prête-nom (…) afin de dissimuler les capitaux tant de son époux que de son père ».
Le parquet de Monaco a ordonné l’ouverture d’une enquête sur des comptes qui auraient été ouverts dans la principauté monégasque au nom d’Edith Bongo, l’épouse décédée du chef d’Etat gabonais, Omar Bongo, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
"Prête-nom"
L’ouverture de cette enquête fait suite à un courrier adressé la semaine dernière au prince Albert II et au procureur de Monaco par l’organisation non gouvernementale (ONG) Sherpa signalant l’existence de plusieurs comptes ouverts dans des établissements bancaires monégasques par Edith Bongo, décédée le 14 mars.
L’enquête aura pour objet de vérifier l’existence de ces comptes ainsi qu’une possible infraction, pénale ou civile, ajoute-t-on de source judiciaire.
Dans son courrier, dont l’AFP a eu copie, l’ONG Sherpa affirmait qu’Edith Bongo Ondimba "aurait servi de prête-nom auprès de plusieurs établissements bancaires de la principauté afin de dissimuler les capitaux tant de son époux que de son père", respectivement le chef d’Etat gabonais Omar Bongo Ondimba et le président du Congo Denis Sassou Nguesso.
"Bien mal acquis"
En décembre, Sherpa et l’association Transparency International France (TI) avaient déposé une plainte contre X visant les présidents gabonais, congolais et équato-guinéen (Teodoro Obiang) qu’ils accusent de posséder en France des biens immobiliers financés par de l’argent public détourné.
"Nous avons de sérieuses raisons de penser que les avoirs logés sur les comptes ouverts au nom d’Edith Bongo Ondimba, dans des établissements de la principauté, font partie de ce que nous visons sous l’appellation de "biens mal acquis"", écrit encore Sherpa.
Sherpa et TI avaient déjà tenté sans succès de faire ouvrir une enquête sur ce dossier en France en mars 2007 et en juillet 2008. Le parquet de Paris avait classé l’affaire en estimant que les investigations n’avaient "pas permis de mettre en évidence des infractions pénales".
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