Affaire Skah : la Norvège reconnait l’implication de ses fonctionnaires
La Norvège a reconnu que l’un de ses diplomates et deux de ses militaires sont impliqués dans l’opération qui a permis aux deux enfants du champion olympique d’athlétisme Khalid Skah, de quitter le Maroc illégalement. Le pays assure toutefois qu’ils ont agit « sur leur temps libre » sans que leur hiérarchie en soit informée.
Le gouvernement norvégien a admis lundi qu’un de ses diplomates et deux de ses militaires agissant sur leur temps libre avaient été impliqués dans l’opération qui a aidé les enfants de l’ex-athlète marocain Khalid Skah, nés de mère norvégienne, à quitter clandestinement le Maroc.
Le gouvernement nie toutefois avoir joué un rôle dans l’exfiltration proprement dite des deux enfants, c’est-à-dire dans la partie illégale de l’opération.
Exfiltration illégale
Khalid Skah, champion olympique sur 10. 000 m à Barcelone en 1992, accuse l’ambassade de Norvège à Rabat d’avoir "enlevé" ses enfants en juillet 2009 et d’avoir aidé leur mère, Anne Cecilie Hopstock, à les exfiltrer "illégalement" du Maroc. La Norvège reconnaît avoir temporairement accueilli à leur demande Selma, née en 1993, et Tarik, né en 1996, dans la résidence de l’ambassadeur, estimant que leur sécurité était menacée, mais assure n’avoir joué aucun rôle dans leur sortie du territoire.
"Ils sont venus de leur plein gré, ils sont repartis de leur plein gré", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Jonas Gahr Stoere, lors d’un point de presse.
"Une action organisée"
Après trois jours dans la résidence, un diplomate a conduit les deux enfants à un point de rendez-vous où il les a remis à une personne de confiance, un ancien policier, désignée par leur mère, a-t-il cependant reconnu.
La décision controversée de conduire Selma et Tarik "pendant une dizaine de minutes" pour les remettre à cet ex-policier a été prise par le personnel de l’ambassade en raison du comportement supposément menaçant de Khalid Skah, a-t-il précisé.
Les enfants ont ensuite été exfiltrés par bateau par deux membres des forces spéciales norvégiennes qui, selon Oslo, agissaient pendant leurs vacances, à l’insu de leur hiérarchie et sous les ordres de l’ex-policier.
"Les autorités norvégiennes n’ont ni donné leur feu vert, ni planifié, ni exécuté la sortie des enfants (du territoire marocain). Ceci était une action organisée" par Mme Hopstock, a dit M. Stoere.
"Nous avons agi en conformité avec les lois norvégiennes et internationales", a-t-il ajouté.
De son côté, la ministre de la Défense Grete Faremo a jugé "inacceptable" que des militaires norvégiens participent à de telles opérations "même si cela se produit sur leur temps libre" et à titre privé.
L’affaire a jeté un froid entre la Norvège et le Maroc.
Soutenu par les autorités marocaines, Khalid Skah a menacé d’intenter un "procès devant la justice internationale contre le gouvernement norvégien".
Chacun des deux parents a obtenu la garde des enfants –qui ont la double nationalité– dans son pays respectif.
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