La police bloque les manifestants à Alger pour la onzième fois en trois mois
Les forces de l’ordre continuent d’être intransigeantes face à la contestation. La onzième manifestation depuis février a été dispersée à Alger, alors que les manifestants réclamaient « la chute du régime » d’Abdelaziz Bouteflika.
La police a bloqué samedi 23 avril à Alger une trentaine de manifestants qui tentaient de défiler pour la onzième fois depuis février en faveur d’un changement de régime en Algérie, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les opposants, qui répondaient à l’appel de la Coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNDC), ont été bloqués et encerclés par les forces de l’ordre dès leur arrivée place du 1er mai, au centre de la capitale, lieu habituel de leur rendez-vous hebdomadaire. Ils comptaient se rendre à la place des martyrs, principal lieu de ralliement des contestataires.
Parmi eux, le président d’honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits des l’Homme (LADDH), Ali Yahia Abdennour, des responsables du Rassemblement pour la culture et la Démocratie (RCD, opposition laïque, 19 députés sur 389) et des femmes drapées du drapeau algérien.
Les manifestants scandaient notamment "système dégage" ou encore "pour la chute du régime".
Usage de la force
Cette faction de la CNDC, dite des partis politiques, maintient ce rendez-vous "tous les samedis". Une seconde tendance du mouvement, la CNCD-Barakat, issue d’une scission le 12 février de la Coordination née le 21 janvier, refuse les manifestations de rue systématiques.
Outre les partisans de la CNDC, plusieurs cortèges de manifestants ont envahi la capitale depuis les émeutes du début de l’année contre la vie chère qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés.
Parmi eux, les étudiants ont à plusieurs reprises manifesté contre une "dévalorisation" des diplômes, mais leur marche le 12 avril a été dispersée à coups de matraques par la police qui a fait des blessés.
Le rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, Frank La Rue, en visite d’une semaine en Algérie, avait exhorté le 17 avril les autorités à ne pas faire usage de la force contre les manifestations pacifiques.
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