À Abidjan, les pro-Gbagbo « pas concernés », les autres veulent tourner la page

Certains ne se sentent pas « concernés » par les législatives de dimanche en Côte d’Ivoire, souvent des sympathisants de l’ex-président Laurent Gbagbo. Les autres sont allés voter pour tourner la page et avoir enfin la paix et la stabilité.

Un électeur attend pour voter dans le quartier de Koumassi à Abidjan, le 11 décembre 2011. © Sia Kambou/AFP

Un électeur attend pour voter dans le quartier de Koumassi à Abidjan, le 11 décembre 2011. © Sia Kambou/AFP

Publié le 11 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Certains ne se sentent pas "concernés" par les législatives de dimanche en Côte d’Ivoire, souvent des sympathisants de l’ex-président Laurent Gbagbo. Les autres sont allés voter pour tourner la page et avoir enfin la paix et la stabilité. "Nous ne ne sommes pas concernés, car il n’y a pas de compétition", lance Agry, un militant pro-Gbagbo, accoudé dans un bar, une bière fraîche à la main, dans le quartier populaire de Yopougon, à Abidjan.

Ce fonctionnaire de 40 ans s’est installé dans un maquis (restaurant populaire), en compagnie de plusieurs camarades, dans ce quartier, fief des partisans de l’ancien homme fort ivoirien. "Nous respectons le mot d’ordre (de boycott) de notre parti, le Front populaire ivoirien (FPI)", affirme-t-il, habillé d’un T-shirt, caquette vissée sur la tête, autour de plusieurs bouteilles de bière.

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On accueille "à comptes gouttes" les électeurs

La formation de l’ex-président Laurent Gbagbo, écroué à la Cour pénale internationale (CPI), avait appelé à boycotter ce scrutin censée clore une décennie de crise politico-militaire atant abouti à des violences post-électorales ayant fait 3.000 morts.

"Tu penses qu’après cette élection on pourra parler de démocratie en Côte d’Ivoire?", se demande un de ses voisins. Michel Kouamé Kouassi est le président d’un bureau de vote dans le collège William Ponty de Yopougon. Il accueille "à comptes gouttes" les électeurs. "Pas grand monde ici, à midi, nous avons enregistré une dizaine de votants sur près de 400 inscrits", a-t-il déploré, tout en saluant l’absence d’incident.

On ne se bousculait pas non plus devant les bureaux de vote d’Abobo, un quartier populaire d’Abidjan, favorable au président ivoirien Alassane Ouattara. "J’ai voté pour la stabilité de mon pays, ce scrutin va donner de nouvelles institutions à la Côte d’Ivoire, la nouvelle Côte d’Ivoire démocratique. Et c’est bon ainsi", se réjouit Awa Bamba, étudiante, après avoir mis le bulletin dans l’urne. "Je suis venu voter pour donner un nouveau visage à la Côte d’Ivoire", renchérit sa voisine, Sali Sangaré.

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"Pour que la Côte d’Ivoire retrouve la paix"

La paix, la stabilité sont souvent mis en avant. "Je suis venu voter pour que la Côte d’Ivoire retrouve la paix", indique ainsi Mathieu Kouakou, mécanicien, après avoir voté dans le quartier d’Adjamé à Abidjan. La circulation automobile était très faible dimanche à Abidjan, la métropole de cinq millions d’habitants, alors que des patrouilles de la Mission de l’ONU (Onuci) étaient visible dans les grandes artères de la capitale économique ivoirienne.

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Environ 5,7 millions d’inscrits sont appelés aux urnes pour ce vote à un tour. Il s’agit du premier scrutin organisé depuis la présidentielle de novembre 2010 et des premières législatives depuis 2000. Les bureaux ont progressivement ouvert à partir de 07H00 (locales et GMT) et doivent fermer à 17H00. "Il n’y a personne dans les rues, aujourd’hui rien ne marche, il me sera difficile de faire une recette", maugrée un chauffeur de taxi.

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