L’opposition sud-africaine demande une enquête sur des ventes d’armes à Madagascar
Le principal parti d’opposition sud-africain a demandé dimanche l’ouverture d’une enquête après la publication d’informations selon lesquelles Pretoria aurait facilité la livraison d’armes à l’ex-président de Madagascar lorsqu’il réprimait les manifestations contre son régime.
"Le Comité national de contrôle des armes conventionnelles devrait immédiatement autoriser une enquête sur des informations selon lesquelles (l’ancien président Marc Ravalomanana) a utilisé l’Afrique du Sud comme point de transit pour importer des armes anti-émeutes chinoises, avant le coup de force de 2009" qui l’a chassé du pouvoir, a déclaré un député de l’Alliance Démocratique (DA), David Maynier, dans un communiqué.
Selon M. Maynier, le Comité a aussi autorisé la vente de matériel anti-émeutes à Madagascar, pour un montant de 2,3 millions de rands (230.000 euros), en 2009.
Ce matériel a été "exporté à destination des forces militaires ou paramilitaires juste avant le coup" à Madagascar, a-t-il ajouté. "Il y a avait donc une forte probabilité que ce matériel anti-émeutes soit utilisé pour la répression interne", souligne-t-il.
Cette demande d’enquête intervient après la publication par WikiLeaks d’un câble diplomatique américain de 2009 indiquant que M. Ravalomanana a utilisé l’Afrique du Sud comme point de transit pour des boucliers, des armures, des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des uniformes en provenance de Chine, lors d’achats massifs de matériel de contrôle des foules.
Travaux forcés à perpétuité
L’auteur du câble soulignait qu’un tel équipement pouvait être mortel, placé entre les mains des forces de sécurité malgaches, mal entraînées.
Marc Ravalomanana vit actuellement en exil en Afrique du Sud, pays qu’il a gagné peu après son éviction du pouvoir en 2009 au profit d’Andry Rajoelina, alors maire de la capitale Antananarivo.
Il a été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour la mort d’une trentaine de manifestants, abattus par sa garde devant le palais présidentiel en février 2009.
Il a tenté à plusieurs reprises de rentrer à Madagascar pour participer à de nouvelles élections en vertu d’une "feuille de route" signée par les principaux partis malgaches mais en a été à chaque fois empêché par les autorités aériennes malgaches.
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