Crise ivoirienne : démarrage d’un mois de deuil et de « purification »
La Commission dialogue, vérité et réconciliation a lancé samedi à Abidjan un mois de deuil et de « purification », pour commencer à tourner la page de la crise postélectorale ivoirienne de décembre 2010-avril 2011, qui a fait quelque 3 000 morts, a constaté l’AFP.
La Commission de réconciliation ivoirienne a lancé samedi à Abidjan un mois de deuil et de "purification", pour commencer à tourner la page de la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011, qui a fait quelque 3.000 morts, a constaté l’AFP.
Plusieurs milliers de personnes, dont de nombreuses femmes, ont assisté dans une ambiance festive à la cérémonie de lancement présidée par le patron de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny. Chefs traditionnels et chefs religieux, chrétiens et musulmans, ont invité successivement à ce temps de deuil et de "purification" après le sang versé, en invoquant les traditions des communautés ivoiriennes.
"Il est bon d’être ensemble", a lancé M. Banny, s’agenouillant un instant en signe de repentance, sous les acclamations du public. "Il est mieux d’être réconcilié pour vivre sur une terre de paix", a-t-il ajouté. M. Banny a souhaité que le pays "tourne le dos à la violence" après les crimes commis durant la crise: "plus jamais cela en Côte d’Ivoire!"
Interrogations et critiques
Reconnaissant le scepticisme partagé par les deux camps rivaux concernant le chantier qu’il pilote, il a appelé les Ivoiriens à "convaincre les uns et les autres qu’il faut se réconcilier".
Née du refus de l’ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à l’élection de novembre 2010 face à Alassane Ouattara, la crise a fait quelque 3.000 morts et s’est achevée le 11 avril 2011 par l’arrestation de M. Gbagbo après deux semaines de guerre, épilogue d’une décennie de tourmente. Installée fin septembre 2011 et voulue par M. Ouattara, la Commission de réconciliation suscite beaucoup d’interrogations et de critiques dans la classe politique, la presse et l’opinion, en raison notamment de sa lenteur à démarrer ses travaux.
Elle est censée monter en puissance dans les prochains mois en installant des commissions locales à travers le pays, en vue d’audiences publiques.
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