Algérie : le sort du gouvernement entre les mains de Bouteflika
Le sort du gouvernement algérien, dont la démission est évoquée régulièrement par la presse depuis l’élection d’une nouvelle Assemblée nationale, est entre les mains du chef de l’Etat, a indiqué le Premier ministre dans des déclarations publiées dimanche par la presse.
"La Constitution n’impose pas la démission du gouvernement après les élections législatives. C’est le président qui décide de son sort", a déclaré M. Ahmed Ouyahia à l’issue d’une réunion jeudi et vendredi de la direction de son parti, le Rassemblement national démocratique (RND, libéral).
"Tous les secteurs de l’exécutif travaillent normalement. Mais, dans tous les cas de figure, le Premier ministre présentera sa démission" au chef de l’Etat, a ajouté M. Ouyahia, cité par le quotidien arabophone El Khabar.
La nouvelle Assemblée nationale élue du 10 mai est dominée par le Front de libération nationale (FLN, parti présidentiel) avec 208 sièges suivi du RND avec 68 sièges.
Cumul interdit
Six ministres élus députés lors du scrutin du 10 mai avaient été démis de leurs fonctions par le président Abdelaziz Bouteflika en vertu d’une réforme interdisant le cumul d’un mandat parlementaire et d’un poste ministériel.
Leurs portefeuilles ont été confiés à six autres personnes en attendant le futur gouvernement, attendu pour la première quinzaine de juin, selon des sources parlementaires.
Evoquant son bilan à la tête de l’exécutif, M. Ouyahia a reconnu que le gouvernement qu’il dirige depuis depuis juin 2008 a échoué, selon le quotidien francophone El Watan.
"Cet échec est collectif et la responsabilité est également collective (…) le train a mal démarré en 1990 lorsque l’Algérie a opté pour l’économie libérale basée sur l’importation qui a pris le dessus sur la production nationale", a-t-il dit.
Libéral contradictoire
Le Premier ministre a dit regretter que "l’argent commande et commence à gouverner en Algérie sous l’impulsion de cercles mafieux" notamment le "lobby des conteneurs", ayant le monopole sur les importations, qui "transfèrent l’argent du pétrole à Paris et à Shangaï".
M. Ouyahia est partisan d’une ligne libérale pure et dure. C’est lui qui avait notamment mis en oeuvre la politique de libéralisation économique en accord avec le Fonds monétaire international (FMI), alors qu’il était chef du gouvernement entre 1995 et 1998, ce qui lui avait valu l’étiquette d’homme du "sale boulot".
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