Madagascar : Rajoelina se sent conforté par le sommet de la SADC
Le président de la Transition malgache Andry Rajoelina s’est dit conforté samedi par le sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) de Maputo, rappelant que son adversaire Marc Ravalomanana n’était pas le bienvenu à Madagascar.
Le président de la Transition malgache Andry Rajoelina s’est dit conforté samedi par le sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) de Maputo, rappelant que son adversaire Marc Ravalomanana n’était pas le bienvenu à Madagascar.
Le communiqué final du sommet annuel de la SADC est resté très vague sur Madagascar, mandant son médiateur d’"intensifier le dialogue avec les principaux partis politiques malgaches afin de (…) prendre les mesures nécessaires pour mettre en oeuvre entièrement et urgemment la feuille de route et créer un environnement favorable pour des élections libres et démocratiques".
Ladite feuille de route de sortie de crise a été signée en septembre par la majorité des parties politiques malgaches, mais le texte est ambigu. "Nous sommes ici pour trouver une solution à la crise, surtout une solution durable pour instaurer la paix et la stabilité à Madagascar", a indiqué à l’AFP en marge du sommet à Maputo M. Rajoelina, qui dirige Madagascar depuis qu’il a renversé le président Marc Ravalomanana en 2009.
Retour "concerté et régularisé"
"En ce qui concerne le retour de l’ancien président, car c’est le sujet du blocage de la résolution de la crise à Madagascar, il a été conclu que l’ancien président ne rentrera pas tout de suite au pays (…), il a été décidé qu’il faut que ce retour soit concerté et régularisé avec les autorités compétentes. L’évaluation devrait se passer dans les trente à soixante jours", a-t-il précisé.
Le ministre seychellois des Affaires étrangères Jean-Paul Adam a expliqué à l’AFP que l’équipe de médiation de la SADC avait préconisé que ni M. Ravalomanana, ni M. Rajoelina ne soient candidats à la prochaine présidentielle, dont le premier tour est prévu le 8 mai 2013. "L’idée que les deux ne se présentent pas a été attentivement considérée par le sommet", a-t-il précisé.
"La SADC ne peut pas décider qui se présente dans une élection démocratique", a corrigé le secrétaire exécutif de l’organisation régionale, Tomaz Salomao, notant que la question du retour de M. Ravalomanana était "inconditionnelle", mais ajoutant qu’"ils doivent mettre l’intérêt de Madagascar en premier, pas les leurs".
"Risques d’affrontement étaient très élevés"
"Les Nations unies ont évalué que les risques d’affrontement étaient très élevés, mais ceci dit, l’ancien président ne pourra pas se présenter parce qu’il ne remplit pas les conditions nécessaires pour être candidat à la prochaine élection présidentielle", a noté Andry Rajoelina, demandant à son adversaire de faire "aussi un geste pour son pays".
"Ce qui prime pour moi, c’est d’instaurer une paix durable à Madagascar. Et je pourrais ne pas me présenter si c’est pour l’intérêt supérieur de la Nation", a-t-il ajouté.
Marc Ravalomanana, exilé en Afrique du Sud, veut rentrer pour se présenter à la présidentielle, mais Andry Rajoelina s’y oppose, mettant en avant des problèmes de sécurité publique et rappelant que son adversaire a été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour son rôle dans la mort de 36 manifestants abattus par sa garde lors des émeutes qui l’ont emporté.
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