Centrafrique : des soldats sud-africains traumatisés d’avoir tué des enfants-soldats

Des soldats sud-africains se disent traumatisés après avoir combattu et tué des enfants-soldats pendant la prise de Bangui par les rebelles du Séléka le 23 mars, a rapporté l’hebdomadaire dominical sud-africain Sunday Times.

Des rebelles de la Séléka. © AFP

Des rebelles de la Séléka. © AFP

Publié le 31 mars 2013 Lecture : 2 minutes.

Près de 200 soldats sud-africains –déployés en janvier en soutien au président François Bozizé et pour tenter de restaurer la paix civile en Centrafrique– ont été attaqués par quelque 3.000 rebelles mieux armés, et treize d’entre eux sont mort dans les combats.

C’est seulement après que les tirs eurent cessé que nous avons vu que nous avions tué des enfants. Nous n’étions pas venus ici pour ça .. tuer des gamins. Ca rend malade, ils pleuraient, appelaient à l’aide, appelaient (leurs) mamans, a confié un soldat sud-africain au Sunday Times, après son retour au pays.

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Nous ne savions pas que ça se passerait comme ça. (…) Nous avons tué des petits garçons… des adolescents qui aurait dû être à l’école!, a-t-il ajouté

On nous avait dit que ces rebelles étaient des amateurs. On nous avait dit qu’il n’y avait rien à craindre, que les milliers de soldats (venus des pays voisins) d’Afrique centrale et ceux du gouvernement centrafricain nous aideraient. Mais ils ont été les premiers à s’enfuir. Quand les premiers coups ont été tirés, ils ont disparu, a déclaré un autre soldat, cité par le journal.

City Press et Rapport, deux autres hebdomadaires dominicaux sud-africains, publient des témoignages semblables, soulignant qu’une bonne partie des rebelles n’étaient que des enfants.

La SANDF reste silencieuse

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La Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) n’a pas voulu commenter l’implication supposée d’enfants-soldats contre ses soldats.

Ce dont nous avons été informés, c’est que la SANDF a été attaquée par des groupes de rebelles qui s’avançaient. (…) Ils ont ouvert le feu sur nos soldats et nos soldats ont répondu par auto-défense, a indiqué à l’AFP le porte-parole de l’armée Xolani Mabanga.

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Maintenant, dire qu’ils étaient composés de ceci ou cela, je ne veux vraiment pas m’engager, a-t-il ajouté.

Les combats ont cessé après dix heures d’affrontements, alors que les Sud-Africains manquaient de munitions, selon les trois journaux. Une version démentie par le porte-parole.

Mis à part la mort des 13 soldats-sud-africains, aucun bilan précis de ces affrontements n’a été fourni. La Croix-Rouge centrafricaine a seulement indiqué que 78 corps ont été ramassés dans les rues de Bangui depuis la prise de la capitale par la rébellion.

L’implication des troupes sud-africaines dans les combats de Bangui fait polémique en Afrique du Sud, leur mission n’étant pas clairement définie.

Le président Jacob Zuma, considéré comme ayant été le dernier soutien à l’ex-homme fort de Bangui, François Bozizé, se trouve en porte-à-faux avec sa doctrine de non-intervention et de promotion du dialogue dans les conflits, comme en Libye en 2011.

D’autre part, le président Zuma a annoncé samedi qu’il se rendrait au sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) consacré à la situation en Centrafrique, qui doit se dérouler mercredi à N’Djamena (Tchad).
 

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