Burkina Faso : meeting de l’opposition dans le plus grand stade de Ouagadougou
Le plus grand stade de Ouagadougou affiche complet samedi pour un meeting organisé par l’opposition burkinabè contre un éventuel référendum sur une modification de la Constitution, qui permettrait au président Compaoré de se maintenir au pouvoir, a constaté l’AFP.
Le stade du 4 août, d’une capacité de 35.000 places, s’est progressivement rempli. De rares sièges libres demeurent. Des slogans tels que "non au référendum", ou encore "on est fatigué, le grand baobab doit tomber" résonnaient dans les travées. "Je suis venu pour dire avec force non au référendum, qui n’a pour objectif que de satisfaire une soif de pouvoir à vie. Qu’il (Blaise Compaoré) nous évite toute crise qui peut naître de son entêtement", a vitupéré Issiaka Ouedraogo, 28 ans, à l’AFP.
Serge Tiendrébeogo, 25 ans, dit de son côté "non au coup d’État que trame le pouvoir à travers son référendum. Car changer une Constitution unilatéralement et à des fins personnelles n’est autre qu’un coup d’État." Des chansons engagées de reggae-men burkinabé demandant le départ du président Compaoré, qui dirige le Burkina Faso depuis 1987, ont galvanisé la foule.
Ce rassemblement "doit marquer le début de la révolution pour un changement à la tête du pays", a lancé Sams’k le Jah, chanteur et pilier du collectif "le balai citoyen", fortement opposé au régime. "Nous n’allons pas tolérer une seconde de plus cette forfaiture qui se prépare pour 2015. La lutte va continuer pendant les mois à venir jusqu’à cette date. Ensemble nous vaincrons car notre nombre est notre force", a déclaré Smockey, un autre chanteur.
Les présidents d’une trentaine de partis de l’opposition sont entrés dans le stade vers 10H00 GMT et ont effectué un tour d’honneur. L’opposition est fortement mobilisée contre un éventuel référendum visant à modifier l’article 37 de la Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels et empêche pour l’instant Blaise Compaoré, d’être candidat en novembre 2015. Le président burkinabè, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat, qui termine son deuxième quinquennat après avoir effectué deux septennats, a évoqué une telle éventualité en décembre.
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