RDC : Kinshasa veut « donner une chance » au désarmement volontaire des FDLR

Le gouvernement congolais a indiqué samedi qu’il voulait « donner une chance » au désarmement volontaire des rebelles rwandais des FDLR présents dans l’est de la RDC, remettant à plus tard l’option d’une offensive militaire contre ce groupe.

Un rebelle rwandais des FDLR dans une forêt de Pinga, en RDC, le 6 février 2009. © AFP

Un rebelle rwandais des FDLR dans une forêt de Pinga, en RDC, le 6 février 2009. © AFP

Publié le 7 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

Les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dont certains membres sont accusés d’avoir participé au génocide de 1994 dans leur pays, ont entrepris le 30 mai un processus de reddition attendu de longue date : une centaine de leurs combattants ont déposé les armes devant les autorités congolaise et des observateurs internationaux dans le Nord-Kivu.

Kinshasa "a pris souverainement l’option de donner une chance à cette offre de désarmement volontaire par les FDLR", a déclaré à la presse le ministre des Médias et porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.

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Les effectifs des FDLR tournent autour de 1.500 à 2.000 combattants, selon les estimations. Une deuxième cérémonie de reddition doit avoir lieu lundi au Sud-Kivu.

"Maintenir la menace militaire"

Compte tenu de l’échec passé de plusieurs tentatives de désarmement des FDLR, les envoyés spéciaux internationaux (ONU, Union africaine, Union européenne et Etats-Unis) ont appelé dimanche à la reddition "complète" et rapide de ces rebelles, dont les membres les plus anciens sont installés en RDC depuis 1994. Le chef de la Mission de l’ONU en RDC, Martin Kobler, a estimé mardi qu’il était "important" de "maintenir la menace militaire" sur les FDLR, qui, selon l’ONU, continuent de commettre des atrocités contre des civils au Congo.

Samedi, M. Mende a affirmé que le gouvernement congolais avait "toujours privilégié et [qu’il continuerait de] privilégier les solutions qui font l’économie des vies humaines qu’elles soient amies ou ennemies". Néanmoins, a-t-il prévenu, "l’option du désarmement forcé reste sur la table au cas où le désarmement volontaire en cours ne s’effectuerait pas dans un délai raisonnable".

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Début novembre, juste après la victoire de l’armée régulière congolaise sur la rébellion, essentiellement tutsi, du Mouvement du 23-Mars (M23) au Nord-Kivu, M. Mende avait annoncé que l’armée congolaise s’attaquerait "incessamment" aux rebelles des FDLR.

Conversion hypothétique

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Cette annonce avait été vue à l’époque comme un geste d’apaisement vis-à-vis de Kigali, qui avait soutenu le M23, et continue de voir dans les FDLR une menace existentielle, bien que ces rebelles n’aient mené aucune action d’envergure en territoire rwandais depuis plusieurs années. La grande offensive attendue n’a cependant jamais eu lieu, le gouvernement congolais ayant finalement choisi de s’attaquer en janvier aux rebelles ougandais de l’Alliance des forces démocratiques (ADF), aujourd’hui en déroute, et à d’autres milices congolaises.

Tout en reconnaissant que le désarmement forcé des FDLR risque de s’accompagner d’un coût élevé en victimes civiles, plusieurs diplomates ou observateur militaires à Kinshasa soupçonnent le gouvernement congolais de ne s’être jamais résolu à attaquer de front ce groupe armé. Le régime du président Paul Kagame au pouvoir à Kigali depuis la fin du génocide de 1994 (800.000 morts selon l’ONU, majoritairement tutsi), accuse régulièrement Kinshasa d’instrumentaliser et de soutenir les FDLR.

Selon M. Mende, qui s’est rendu au Kivu dans la semaine, "les émissaires des FDLR ont réitéré leur engagement à mettre un terme à leur rébellion armée. Les FDLR qui rendent les armes espèrent pouvoir transformer leur mouvement en parti politique d’opposition au Rwanda, ce qui semble aujourd’hui très hypothétique compte tenu du fait que Kigali continue de les ostraciser et ne permet pas d’existance légale à l’opposition. L’ONU et les Occidentaux veulent juger de la sincérité des FDLR à leurs actes et souhaitent en particulier voir traduits devant la justice internationale leurs membres dirigeants recherchés pour leur implication dans les massacres de 1994.

(AFP)

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