Centrafrique : l’ex-président Djotodia reconduit à la tête de la Séléka

L’ex-président centrafricain Michel Djotodia, qui dirigeait la coalition rebelle Séléka qui l’a porté au pouvoir en mars 2013, a été reconduit à la tête du mouvement à l’issue d’une assemblée générale à Birao, dans le nord du pays.

Michel Djotodia arrive à N’Djamena pour un sommet sur la sécurité dans son pays, le 8 janvier 201 © AFP

Michel Djotodia arrive à N’Djamena pour un sommet sur la sécurité dans son pays, le 8 janvier 201 © AFP

Publié le 12 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Michel Djotodia avait dû abandonner le pouvoir en janvier 2014 pour se réfugier au Bénin, sous la pression de la communauté internationale, en raison des graves exactions contre les civils qui ont eu lieu sous son régime après la prise du pouvoir de la Séléka. Ces violences ont entraîné l’intervention en décembre 2013 de la force française Sangaris, toujours présente aux côtés de la force africaine Misca.

M. Djotodia est sous le coup de sanctions internationales, onusiennes et américaines depuis mai 2014, comme le numéro deux de la Séléka, le "général" Nourredine Adam, à l’initiative de cette réunion de Birao. L’ex-président François Bozizé, renversé par la Séléka, est aussi sous le coup des mêmes sanctions.

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"Outre la reconduction du Michel Djotodia les ex-numéros deux et trois, Nourredine Adam et Mohammed Moussa Dhaffane, ont été reconduits lors de cette assemblée générale", a précisé la source.

Birao est le fief de M. Djotodia ou vit son ethnie, les Goula.

"Un bureau d’une trentaine de personnes issues des différentes tendances de l’ex-Séléka a été mis en place", a encore affirmé la source.

L’ex-rébellion (majoritairement musulmane) est toujours active militairement dans le centre et le nord du pays, notamment contre les milices anti-balaka (majoritairement chrétiennes) au cours d’affrontements dont les civils, dans les villes et villages, sont les premières victimes.

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Depuis sa défaite, elle est minée par des luttes de pouvoir internes. Ainsi, en mai, une réunion tenue cette fois à Ndélé, autre ville du nord, avait désigné comme coordinateur politique le "général" Abdoulaye Hissène, depuis devenu conseiller à la présidence de transition centrafricaine. Ndélé est la région natale d’Abdoulaye Hissène, un Ronga.

Mais l’assemblée de Birao, à laquelle a participé Abdoulaye Hissène, a "dissous la coordination politique de l’ex-Séléka mise en place à Ndélé", a précisé la source. Un rapport général de cette assemblée doit être publié dans les prochains jours.

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Les anti-balaka, quant à eux, se sont récemment accordés pour désigner Patrice-Edouard Ngaïssonna comme coordonnateur national et Sébastien Wénézoui, un temps son rival, comme son adjoint.

Un forum de réconciliation nationale en Centrafrique est prévu du 21 au 23 juillet à Brazzaville, dans le but d’obtenir un cessez-le-feu entre groupes armés dans un pays ravagé depuis mars 2013 par de terribles violences intercommunautaires et le grand banditisme, qui ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.
 

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