RDC : la police disperse une manifestation d’opposition à Kinshasa
La police congolaise a dispersé samedi matin une manifestation d’opposition dans le centre de Kinshasa, interpellant plusieurs personnes dont un journaliste vidéaste de l’AFP.
Vers 10h00 (09h00 GMT), une centaine de policiers sont intervenus pour disperser plusieurs dizaines de manifestants regroupés près de l’hôtel Memling, dans le nord de la capitale, en dépit des consignes des autorités municipales, ont constaté trois journalistes de l’AFP. Celles-ci avaient "déconseillé" de manifester sans aller jusqu’à interdire le rassemblement.
Une grenade lacrymogène a été tirée. Forces de l’ordre et opposants ont joué au chat et à la souris mais l’opération s’est déroulée sans incident majeur, selon ces journalistes.
De nombreux véhicules de la police patrouillaient dans la zone pour empêcher la manifestation organisée par plusieurs partis d’opposition. Elle était destinée à demander la libération des détenus politiques et à dénoncer tout tentative de modification constitutionnelle qui permettrait au président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de 2016.
Un vidéaste de l’AFP qui couvrait la manifestation a été violemment interpellé par la police avec un confrère de la télévision privée Sango Malamu alors qu’il filmait. Contraints de monter dans un pick-up des forces de l’ordre pendant une quinzaine de minutes, tous deux ont fini par être relâchés à distance de la manifestation.
Les journalistes de l’AFP ont vu quatre autres personnes être interpellées et emmenées dans des pick-up.
Les organisateurs de la manifestation, parmi lesquels des responsables de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, première force d’opposition au Parlement) et de l’Union pour la Nation congolaise (UNC, troisième parti d’opposition), avaient appelé à un rassemblement à 9h00 près de la gare centrale.
D’autres organisateurs s’étaient désolidarisés du mouvement vendredi après que les autorités de la ville eurent déconseillé la manifestation, arguant qu’un autre rassemblement politique était prévu autour de midi et que la police n’avait pas les moyens d’encadrer deux événements de ce genre le même jour.
Interrogé par l’AFP, le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej, avait indiqué que la police comptait empêcher la première de ces deux manifestations.
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