RDC : honorables Kabila, députés à l’Assemblée nationale congolaise
La nouvelle Assemblée nationale issue des élections du 28 novembre 2011 en RDC compte désormais deux membres de la famille du chef de l’État congolais, Joseph Kabila. Jaynet et Zoé, soeur jumelle et frère du président, siègent dans les rangs de la majorité.
Plus de 35 500 voix sur 150 803 votants. C’est le score obtenu par Jaynet Kabila Kyungu, arrivée en tête dans la circonscription de Kalemie, au Katanga. Pendant un mois, avec son directeur de campagne, Théodore Mugalu, chef de la Maison civile de Joseph Kabila, la quadragénaire a occupé le terrain, allant d’un village à l’autre. Selon un proche, « le président n’était pas favorable à la candidature de sa soeur, car il n’aurait pas digéré une défaite ». Désormais, on parlera de l’honorable Jaynet Kabila, élue indépendante à la chambre basse du Parlement congolais. Sur 500 sièges, la majorité présidentielle en a obtenu 341, selon les résultats annoncés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) le 2 février. En deuxième position arrive le parti d’Étienne Tshisekedi, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), avec 42 sièges. Loin derrière figurent le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, avec 22 sièges, et l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe, avec 16 élus.
Bien qu’elle ait indiqué « consultant » comme profession lors du dépôt de sa candidature, Jaynet Kabila est présidente de la fondation qui porte le nom de son père et propriétaire de Digital Congo, un groupe composé d’une chaîne de télévision, d’un site web et d’une radio. Célibataire, sans enfants, la jeune femme reste un mystère. C’est tout juste si ses collaborateurs confirment qu’elle a suivi des études de communication à Nairobi, au Kenya. À l’unisson, ceux qui la connaissent la décrivent comme « très effacée, très secrète, très volontariste, très organisée et méticuleuse ». Elle se déplace partout sans escorte ni garde du corps. Est-elle riche ou – selon des rumeurs persistantes – engagée dans le secteur minier ? Ceux qui la fréquentent nient tout en bloc. Ils concèdent néanmoins qu’elle détient « quelques actions dans certaines entreprises ».
Jaynet Kabila, femme d’influence
Quoique étant effacée, on lui reconnaît une influence indéniable sur son frère jumeau. Il arrive souvent que des entrepreneurs étrangers désirant investir en RDC s’adressent à elle pour atteindre le président. Elle les écoute et décide si leur projet en vaut la peine ou non. « C’est un simple rôle sentimental, pas du trafic d’influence », insiste un ami de la famille. Les relations entre les deux jumeaux ont connu une période difficile, en 2006, lorsque Joseph Kabila a décidé d’épouser Olive Lembe di Sita. Hostile à cette union, Jaynet a fini par changer d’avis au terme de nombreuses médiations. Celle qui a appris à parler le français a toujours, dit-on, une chambre chez son frère. Son entrée en politique n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une grande ambition chez celle qui veut « faire connaître les idées de son père ». Pour un observateur, Jaynet peut, veut aller loin : « Entrer au gouvernement ou siéger un jour au Sénat. »
Pour sa part, Zoé Kabila Mwanza Mbala (en photo ci-dessus, © B.B.), né en 1979, a été élu député du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, parti au pouvoir), dans la circonscription de Manono, toujours au Katanga, avec 36 113 voix sur 197 289 votants, pour 196 932 inscrits ! Il aurait étudié l’économie en Afrique du Sud. Considéré comme « impulsif et un peu turbulent », il est le propriétaire, à Kinshasa, d’un complexe omnisports, le Shark Club, et d’une équipe de football, le Shark XI FC. Se déplaçant toujours sous escorte, il ne serait, à en croire ses proches, qu’« un petit homme d’affaires dans le secteur du dédouanement ». Or beaucoup pensent qu’il pèse plus lourd que cela. Ses activités s’étendraient au secteur minier et au transport aérien. Zoé Kabila viserait également, affirment plusieurs sources, le gouvernorat de la province du Katanga. Mais la route est encore longue et périlleuse, car Moïse Katumbi se tient au bout du chemin.
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